UN POMPIER, UN CS — Thibault et Malo au CS Ménilmontant

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 30 juin 2025 à 10 h 58 

Web-série — La caserne de Ménilmontant, PC compagnie de la 12e CIE, fait partie des plus actives du secteur brigade. C’est dans ce cadre dynamique que se tisse une relation forte entre le caporal-chef Thibault Proux et son filleul de caserne, le caporal Malo Morin.

Bon­jour Thi­bault, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je suis le capo­ral-chef Thi­bault Proux, j’ai 12 ans et demi de ser­vice. J’ai com­men­cé au CS Dran­cy, où j’ai pas­sé huit années riches en inter­ven­tions mar­quantes, en secours à vic­times comme en incen­die. J’ai notam­ment été enga­gé lors des atten­tats du Stade de France, un évé­ne­ment qui, sans entrer dans les détails, marque à vie tout pom­pier ou inter­ve­nant pré­sent ce jour-là.

Depuis quatre ans, je suis affec­té au CS Ménil­mon­tant. C’est une caserne exi­geante, avec un rythme sou­te­nu, mais qui forme très bien. Sur le plan humain, j’ai eu la chance d’y enca­drer plu­sieurs jeunes recrues, dont le capo­ral Malo Morin, mon filleul de caserne depuis deux ans. Une belle ren­contre d’autant plus amu­sante que son capi­taine chez les volon­taires était aus­si mon chef de centre à Dran­cy. Malo, je te laisse te présenter.

C’est ton tour désor­mais, Malo pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je m’ap­pelle Malo Morin, je suis capo­ral depuis un an et j’ai deux ans et demi de ser­vice. Ménil­mon­tant est ma pre­mière caserne, et j’en suis très heu­reux. Dès le départ, je sou­hai­tais inté­grer un CS qui décale beau­coup, par chance mon sou­hait a été exaucé !

Depuis l’enfance, j’ai tou­jours vou­lu deve­nir pom­pier. J’ai été JSP dès mes 12 ans à La Rochelle, ma ville natale. La Cha­rente-Mari­time, c’est une région que j’adore. J’y ai été nageur-sau­ve­teur sur les plages l’été, ce qui m’a per­mis de pas­ser plu­sieurs diplômes comme le per­mis bateau et le cer­ti­fi­cat de sau­ve­tage aqua­tique (SSA).

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui vous vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Thi­bault : Ce que je retiens d’abord, c’est le nombre de per­son­nels à la garde : nous sommes 33 par jour. Cela peut paraître beau­coup, mais ça per­met de croi­ser de nom­breux pro­fils, de varier les manières de tra­vailler et d’apprendre les uns des autres. Et même quand plu­sieurs engins décalent, il reste tou­jours du monde à la caserne, ce qui évite de se retrou­ver seul pen­dant les temps calmes ou en sport.

Malo : Pour ma part, en tant que jeune pom­pier, je pense d’abord à l’opérationnel. Ménil’ est un CS très actif, ce que je cher­chais en sor­tie de for­ma­tion. C’est mon pre­mier CS, donc j’y suis natu­rel­le­ment très atta­ché, que ce soit aux lieux ou à mes col­lègues. C’est là que je construis mes pre­mières expériences.

Quelle spé­ci­fi­ci­té ou type d’intervention carac­té­rise ce secteur ?

Malo : Ménil­mon­tant a la par­ti­cu­la­ri­té d’avoir un sec­teur à la fois intra et extra-muros. C’est assez rare et très for­ma­teur : on inter­vient aus­si bien dans le XIX et XXe arron­dis­se­ment de Paris que dans le 93. C’est un vrai plus, car on ne s’ennuie jamais : chaque garde réserve son lot de surprises.

Quelle est l’intervention qui t’as le plus mar­qué dans ce CS Thibault ?

Thi­bault : Ce n’était pas une grosse inter­ven­tion, mais elle m’a mar­qué humai­ne­ment. On est par­tis en VSAV pour un arrêt car­dio-res­pi­ra­toire sur la voie publique. Une pas­sante avait déjà com­men­cé le mas­sage. Grâce à son action et à notre prise en charge, la vic­time a été sau­vée.
Une semaine plus tard, cet homme nous a contac­tés : il vou­lait nous remer­cier, ain­si que la dame et le per­son­nel de l’ambulance de réani­ma­tion. Avec l’accord du com­man­de­ment, nous l’avons accueilli à la caserne. La bonne sama­ri­taine a même reçu une lettre de féli­ci­ta­tions du géné­ral pour avoir pra­ti­qué le mas­sage car­diaque.
C’était un moment unique. En douze ans de ser­vice, ça ne m’était jamais arri­vé. J’étais en plus de garde avec Malo, mon filleul, et cette ren­contre a eu lieu… le jour de mes 30 ans. Une coïn­ci­dence tou­chante. On n’a pas l’habitude de rece­voir autant de recon­nais­sance. C’est un sou­ve­nir gravé.

Thi­bault, as- un sou­ve­nir à par­ta­ger sur Ménilmontant ?

Il y en a beau­coup. Mais si je devais par­tir demain, je repen­se­rais d’abord à ma rela­tion avec Malo. Ce lien par­rain-filleul, on l’a vrai­ment construit, et aujourd’hui il est solide. Ensuite, je retien­drais aus­si le noyau de capo­raux-chefs qu’on forme à Ménil’. On orga­nise sou­vent des moments de cohé­sion par­tout en France : c’est une vraie bande, avec des liens forts qui vont bien au-delà de la garde.

Et toi Malo, tu as un sou­ve­nir mar­quant dans ce CS ?

Je suis encore jeune dans le métier, mais ce que je vis ici est pré­cieux. Ménil’, c’est ma pre­mière caserne, celle où j’ai tout décou­vert, où j’ai tis­sé mes pre­mières vraies ami­tiés Brigz. J’y suis très atta­ché. Je vais bien­tôt inté­grer le pelo­ton des élèves capo­raux-chefs, c’est assez rapide avec deux ans et demi de ser­vice. Et hon­nê­te­ment, Thi­bault y est pour beau­coup : il a tou­jours été là pour me gui­der, m’encourager, me pous­ser à pro­gres­ser. Ce sou­tien compte énormément.


À LIRE AUSSI…


Retour en haut