UN POMPIER, UN CS — Guillaume au CS Blanc-Mesnil

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 31 mars 2025 à 09 h 20 

Web-série — Petit centre de secours niché au milieu d’un quartier pavillonnaire en Seine-Saint-Denis, le CS Le Blanc-Mesnil se distingue par sa spécialité rare à la Brigade : l’exploration longue durée. Parmi les pompiers qui y évoluent, Guillaume, caporal-chef engagé depuis près de vingt ans, nous partage son attachement à ce CS et à son département d’origine.

Bon­jour Guillaume, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je suis le capo­ral-chef Guillaume Valet. Je viens de Seine-Saint-Denis, j’ai gran­di à Bon­dy, dans une atmo­sphère très mar­quée par la Bri­gade. Depuis tout petit, en voyant les camions pas­ser, j’avais déjà dans l’idée, que peut-être un jour, je pour­rais inté­grer la BSPP.
Je suis entré à Vil­le­neuve-Saint-Georges en 2006 et, par chance, j’ai pu rejoindre le CS Bon­dy dès mon arri­vée, car nous n’étions pas nom­breux à vou­loir inté­grer la 14e com­pa­gnie. J’y suis res­té huit ans et je suis éga­le­ment pas­sé par la remise. J’ai ensuite inté­gré le CS Blanc-Mes­nil lors de la créa­tion des trois centres de secours spé­cia­li­sés Explo­ra­tion longue durée (ELD). À côté du métier, je suis pac­sé, papa d’un petit gar­çon et logé au CS Cli­chy-sous-Bois.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Pour moi, l’un des gros points forts du CS Blanc-Mes­nil, c’est avant tout la spé­cia­li­té ELD, qui n’existe que dans trois centres de secours à la Bri­gade. On a aus­si la chance d’être dans un petit CS, avec un cadre agréable et un bon car­ré des neufs pour l’opé’, avec Aul­nay-sous-Bois, La Cour­neuve, Dran­cy et Bon­dy. Mais sur­tout, ce qui me tient à cœur, c’est d’avoir pu res­ter et défendre le dépar­te­ment où j’ai grandi.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Le Blanc-Mes­nil, c’est un petit sec­teur avec un petit centre de secours, mais ce qui le dis­tingue, c’est son carac­tère pavillon­naire, beau­coup plus mar­qué que dans le reste du dépar­te­ment.
Le gros cachet du CS, c’est sa spé­cia­li­té ELD, qui nous per­met d’être enga­gés sur tout le sec­teur G1, voire même au-delà sur demande d’une sec­tion. De manière excep­tion­nelle, on a même été appe­lés en ren­fort pour un feu de parc de sta­tion­ne­ment cou­vert en Seine-et-Marne.
Sur le sec­teur, nous avons une par­ti­cu­la­ri­té, c’est la pré­sence de l’aéroport du Bour­get. Ce n’est pas Orly ni Charles-de-Gaulle, mais il reste le plus grand aéro­port d’affaires d’Europe.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Il y en a une en par­ti­cu­lier qui me vient en tête. À Noi­sy-le-Grand, une toute petite ligne de métro a été inau­gu­rée en 1993, mais n’a fina­le­ment jamais été mise en ser­vice. Le site était sou­vent squat­té et, en 2016, on a été appe­lés pour un départ de feu dans ces sou­ter­rains.
Lorsque nous nous sommes enga­gés, nous étions équi­pés de nos appa­reils de res­pi­ra­tion en cir­cuit fer­mé « BG4 », qui offrent une plus grande auto­no­mie que les ARI stan­dards. Notre mis­sion était de recon­naître l’ensemble du tun­nel en entrant par un point A et en res­sor­tant par un point B, puis de faire un compte-ren­du à l’issue.
L’air était satu­ré en fumée, mais la cha­leur, elle, res­tait assez faible. Après une pro­gres­sion d’un kilo­mètre à tra­vers un tun­nel encom­bré de débris, nous sommes fina­le­ment arri­vés à la sor­tie… pour décou­vrir qu’elle avait été condam­née.
Ce moment nous a rela­ti­ve­ment fait rire, mais sur­tout, il nous a rap­pe­lé toute l’utilité de notre maté­riel. Grâce à l’autonomie du BG4, nous avons pu faire demi-tour et res­sor­tir par notre point d’entrée sans encombre.
Ce n’était pas une inter­ven­tion phy­si­que­ment éprou­vante, mais elle reste mar­quante pour nous, car elle nous a prou­vé à quel point notre équi­pe­ment est essentiel.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

Dix ans au Blanc-Mes­nil, ça en fait des sou­ve­nirs ! On a tou­jours eu un groupe hyper sou­dé et un com­man­de­ment au top. Je pense que notre spé­cia­li­té ELD a ren­for­cé cet esprit de cohé­sion : les gars pre­naient leur garde autant pour retrou­ver les copains que pour le métier.
Je me sou­viens par­ti­cu­liè­re­ment de la période COVID, avec ses longues gardes. Bizar­re­ment, beau­coup étaient presque plus heu­reux au CS qu’à la mai­son : c’était un peu comme une grande colo­nie de vacances, avec une super ambiance mal­gré le contexte dif­fi­cile.
Mais s’il y a un sou­ve­nir que je dois mettre en avant, c’est une idée qu’avait eue notre ancien chef de centre. Étant très famille et vou­lant tous nous rap­pro­cher, il avait fait réa­li­ser un petit patch avec le logo de Super­man pour les mecs du CS. Ce patch, on devait tou­jours l’avoir sur nous, un peu comme le coin dans le G3. On se pre­nait en pho­to avec aux quatre coins du monde et on s’envoyait les cli­chés entre nous. Un super souvenir !


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