Web-série — Petit centre de secours niché au milieu d’un quartier pavillonnaire en Seine-Saint-Denis, le CS Le Blanc-Mesnil se distingue par sa spécialité rare à la Brigade : l’exploration longue durée. Parmi les pompiers qui y évoluent, Guillaume, caporal-chef engagé depuis près de vingt ans, nous partage son attachement à ce CS et à son département d’origine.
Bonjour Guillaume, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je suis le caporal-chef Guillaume Valet. Je viens de Seine-Saint-Denis, j’ai grandi à Bondy, dans une atmosphère très marquée par la Brigade. Depuis tout petit, en voyant les camions passer, j’avais déjà dans l’idée, que peut-être un jour, je pourrais intégrer la BSPP.
Je suis entré à Villeneuve-Saint-Georges en 2006 et, par chance, j’ai pu rejoindre le CS Bondy dès mon arrivée, car nous n’étions pas nombreux à vouloir intégrer la 14e compagnie. J’y suis resté huit ans et je suis également passé par la remise. J’ai ensuite intégré le CS Blanc-Mesnil lors de la création des trois centres de secours spécialisés Exploration longue durée (ELD). À côté du métier, je suis pacsé, papa d’un petit garçon et logé au CS Clichy-sous-Bois.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Pour moi, l’un des gros points forts du CS Blanc-Mesnil, c’est avant tout la spécialité ELD, qui n’existe que dans trois centres de secours à la Brigade. On a aussi la chance d’être dans un petit CS, avec un cadre agréable et un bon carré des neufs pour l’opé’, avec Aulnay-sous-Bois, La Courneuve, Drancy et Bondy. Mais surtout, ce qui me tient à cœur, c’est d’avoir pu rester et défendre le département où j’ai grandi.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Le Blanc-Mesnil, c’est un petit secteur avec un petit centre de secours, mais ce qui le distingue, c’est son caractère pavillonnaire, beaucoup plus marqué que dans le reste du département.
Le gros cachet du CS, c’est sa spécialité ELD, qui nous permet d’être engagés sur tout le secteur G1, voire même au-delà sur demande d’une section. De manière exceptionnelle, on a même été appelés en renfort pour un feu de parc de stationnement couvert en Seine-et-Marne.
Sur le secteur, nous avons une particularité, c’est la présence de l’aéroport du Bourget. Ce n’est pas Orly ni Charles-de-Gaulle, mais il reste le plus grand aéroport d’affaires d’Europe.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Il y en a une en particulier qui me vient en tête. À Noisy-le-Grand, une toute petite ligne de métro a été inaugurée en 1993, mais n’a finalement jamais été mise en service. Le site était souvent squatté et, en 2016, on a été appelés pour un départ de feu dans ces souterrains.
Lorsque nous nous sommes engagés, nous étions équipés de nos appareils de respiration en circuit fermé « BG4 », qui offrent une plus grande autonomie que les ARI standards. Notre mission était de reconnaître l’ensemble du tunnel en entrant par un point A et en ressortant par un point B, puis de faire un compte-rendu à l’issue.
L’air était saturé en fumée, mais la chaleur, elle, restait assez faible. Après une progression d’un kilomètre à travers un tunnel encombré de débris, nous sommes finalement arrivés à la sortie… pour découvrir qu’elle avait été condamnée.
Ce moment nous a relativement fait rire, mais surtout, il nous a rappelé toute l’utilité de notre matériel. Grâce à l’autonomie du BG4, nous avons pu faire demi-tour et ressortir par notre point d’entrée sans encombre.
Ce n’était pas une intervention physiquement éprouvante, mais elle reste marquante pour nous, car elle nous a prouvé à quel point notre équipement est essentiel.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
Dix ans au Blanc-Mesnil, ça en fait des souvenirs ! On a toujours eu un groupe hyper soudé et un commandement au top. Je pense que notre spécialité ELD a renforcé cet esprit de cohésion : les gars prenaient leur garde autant pour retrouver les copains que pour le métier.
Je me souviens particulièrement de la période COVID, avec ses longues gardes. Bizarrement, beaucoup étaient presque plus heureux au CS qu’à la maison : c’était un peu comme une grande colonie de vacances, avec une super ambiance malgré le contexte difficile.
Mais s’il y a un souvenir que je dois mettre en avant, c’est une idée qu’avait eue notre ancien chef de centre. Étant très famille et voulant tous nous rapprocher, il avait fait réaliser un petit patch avec le logo de Superman pour les mecs du CS. Ce patch, on devait toujours l’avoir sur nous, un peu comme le coin dans le G3. On se prenait en photo avec aux quatre coins du monde et on s’envoyait les clichés entre nous. Un super souvenir !