Web-série — Avec 27 ans de service au sein de la 14e compagnie, le caporal Jean-Michel Vilquin a vu défiler un certain nombre de pompiers du G1. Des jeunes recrues arrivant avec leur paquetage aux pompiers gravissant les échelons, il a été témoin de nombreuses évolutions. Aujourd’hui permanent casernement au CS Clichy-sous-Bois, il revient sur son parcours et l’attachement qu’il porte à cette caserne où il a bâti une grande partie de sa carrière.
Bonjour Jean-Michel, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je suis le caporal Jean-Michel Vilquin, j’ai 48 ans, je suis pacsé et père de deux enfants. J’ai 26 ans et 10 mois de service, dont dix passés au CS Bondy et seize à Clichy. J’ai été incorporé à Villeneuve-Saint-Georges le 1er juin 1998 en tant qu’appelé du contingent puis j’ai été affecté au CS Bondy. Puis, avec l’arrivée de la chaîne de décontamination, j’ai été muté à Clichy-sous-Bois. J’ai ensuite été conducteur à la remise avant de passer le PEC à Villeneuve-Saint-Georges. Peu de temps après on m’a proposé le poste de permanent casernement et ayant une appétence pour tout ce qui relève du casernement, j’ai naturellement accepté. J’occupe toujours ce poste actuellement et le travail ne manque pas puisque la caserne date de 1984.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Si je devais te donner le premier aspect positif en parlant de ce CS, ce serait avant tout le commandement, qui veille à ce que les conditions de travail soient les meilleures possibles. Ici, on travaille dans une vraie cohésion et une relation de confiance mutuelle. Pour résumer, les personnes mutées ici regrettent au début, mais finissent surtout par regretter leur départ tant l’ambiance est bonne.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Le secteur de Clichy est vaste et propose des interventions diversifiées, que ce soit en secours à victimes ou en incendie. On retrouve de nombreux quartiers populaires, dont certains sont en démantèlement. L’arrivée du Grand Paris Express va aussi apporter de nouvelles spécificités à nos interventions. Le CS est limitrophe à la campagne du 77, il y a quelques années nous avons même eu le droit à un petit feu de forêt.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Je viens d’un petit village de Haute-Saône de 100 habitants, donc je n’étais pas habitué à voir autant d’agitation. Une de mes premières interventions m’a confronté aux violences conjugales : en arrivant, on m’a mis deux enfants en pleurs dans les bras. Ils venaient d’assister à une scène de violence entre leurs parents. C’était une détresse que je n’avais jamais vue, et j’y repense encore parfois. Il y a aussi eu des moments marquants comme la tempête de 1999 ou les émeutes de Clichy-sous-Bois en 2005 entre autres.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
En 27 ans de carrière à la 14e compagnie, j’ai accumulé énormément de souvenirs. Les meilleurs sont sans conteste toutes les rencontres, les collègues avec qui on partage notre quotidien, que l’on apprend à connaître et qui deviennent des amis. Les cohésions ont toujours été nombreuses et importantes, comme récemment avec les 40 ans du CS Clichy. Ces moments sont essentiels pour renforcer les liens qui font la force d’une caserne.