UN POMPIER, UN CS — Jean-Michel au CS Clichy-sous-Bois

 — Modi­fiée le 3 avril 2025 à 01 h 16 

Web-série — Avec 27 ans de service au sein de la 14e compagnie, le caporal Jean-Michel Vilquin a vu défiler un certain nombre de pompiers du G1. Des jeunes recrues arrivant avec leur paquetage aux pompiers gravissant les échelons, il a été témoin de nombreuses évolutions. Aujourd’hui permanent casernement au CS Clichy-sous-Bois, il revient sur son parcours et l’attachement qu’il porte à cette caserne où il a bâti une grande partie de sa carrière.

Bon­jour Jean-Michel, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je suis le capo­ral Jean-Michel Vil­quin, j’ai 48 ans, je suis pac­sé et père de deux enfants. J’ai 26 ans et 10 mois de ser­vice, dont dix pas­sés au CS Bon­dy et seize à Cli­chy. J’ai été incor­po­ré à Vil­le­neuve-Saint-Georges le 1er juin 1998 en tant qu’appelé du contin­gent puis j’ai été affec­té au CS Bon­dy. Puis, avec l’arrivée de la chaîne de décon­ta­mi­na­tion, j’ai été muté à Cli­chy-sous-Bois. J’ai ensuite été conduc­teur à la remise avant de pas­ser le PEC à Vil­le­neuve-Saint-Georges. Peu de temps après on m’a pro­po­sé le poste de per­ma­nent caser­ne­ment et ayant une appé­tence pour tout ce qui relève du caser­ne­ment, j’ai natu­rel­le­ment accep­té. J’occupe tou­jours ce poste actuel­le­ment et le tra­vail ne manque pas puisque la caserne date de 1984.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Si je devais te don­ner le pre­mier aspect posi­tif en par­lant de ce CS, ce serait avant tout le com­man­de­ment, qui veille à ce que les condi­tions de tra­vail soient les meilleures pos­sibles. Ici, on tra­vaille dans une vraie cohé­sion et une rela­tion de confiance mutuelle. Pour résu­mer, les per­sonnes mutées ici regrettent au début, mais finissent sur­tout par regret­ter leur départ tant l’ambiance est bonne.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Le sec­teur de Cli­chy est vaste et pro­pose des inter­ven­tions diver­si­fiées, que ce soit en secours à vic­times ou en incen­die. On retrouve de nom­breux quar­tiers popu­laires, dont cer­tains sont en déman­tè­le­ment. L’arrivée du Grand Paris Express va aus­si appor­ter de nou­velles spé­ci­fi­ci­tés à nos inter­ven­tions. Le CS est limi­trophe à la cam­pagne du 77, il y a quelques années nous avons même eu le droit à un petit feu de forêt.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Je viens d’un petit vil­lage de Haute-Saône de 100 habi­tants, donc je n’étais pas habi­tué à voir autant d’agitation. Une de mes pre­mières inter­ven­tions m’a confron­té aux vio­lences conju­gales : en arri­vant, on m’a mis deux enfants en pleurs dans les bras. Ils venaient d’assister à une scène de vio­lence entre leurs parents. C’était une détresse que je n’avais jamais vue, et j’y repense encore par­fois. Il y a aus­si eu des moments mar­quants comme la tem­pête de 1999 ou les émeutes de Cli­chy-sous-Bois en 2005 entre autres.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

En 27 ans de car­rière à la 14e com­pa­gnie, j’ai accu­mu­lé énor­mé­ment de sou­ve­nirs. Les meilleurs sont sans conteste toutes les ren­contres, les col­lègues avec qui on par­tage notre quo­ti­dien, que l’on apprend à connaître et qui deviennent des amis. Les cohé­sions ont tou­jours été nom­breuses et impor­tantes, comme récem­ment avec les 40 ans du CS Cli­chy. Ces moments sont essen­tiels pour ren­for­cer les liens qui font la force d’une caserne.


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