UN POMPIER, UN CS — François au CS Drancy

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 11 avril 2025 à 10 h 19 

Web-série — Implanté en Seine-Saint-Denis, le CS Drancy se distingue par son engagement opérationnel au service d’un secteur défavorisé. Le cadre exigeant mais formateur permet de varier les interventions tant en incendie qu’en secours à victime, nous assure le chef de garde Mace.

Bon­jour chef, pou­vez-vous vous présenter ?

Bon­jour, je suis le ser­gent-chef Fran­çois Mace, j’ai 42 ans et 22 ans de ser­vice. Je suis affec­té au CS Dran­cy depuis 2022, soit trois ans main­te­nant, en tant que 3e chef de garde et j’oc­cu­pe­rai pro­chai­ne­ment les fonc­tions de sous-chef de centre. Actuel­le­ment, je suis chef de remise. J’ai com­men­cé ma car­rière en 2003 au CS Mon­treuil, où j’ai ser­vi pen­dant douze ans jusqu’à l’obtention de mon CT1. J’ai ensuite été muté au CS Saint-Hono­ré, où j’ai pas­sé quatre années avant d’arriver à Dran­cy. Sur le plan per­son­nel, je suis pac­sé depuis quinze ans et papa de deux enfants.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui vous vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Le pre­mier indé­nia­ble­ment c’est l’activité et la qua­li­té opé­ra­tion­nelle du centre de secours. Ces trois der­nières années, nous avons eu la chance d’être confron­tés à de nom­breux et à de nom­breuses inter­ven­tions en secours à vic­times bles­sées par arme blanche ou par arme à feu. L’activité opé­ra­tion­nelle à Dran­cy est diver­si­fiée, il n’y a pas en quelque sorte une forme de « rou­tine opérationnelle ».

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Le sec­teur de Dran­cy est mar­qué par une grande détresse sociale. Les pom­piers sont par­fois le der­nier rem­part face à cette grande précarité.

D’un point de vue bâti­men­taire, sur le sec­teur on retrouve trois grandes cités construites sur des dalles avec d’im­por­tants parcs de sta­tion­ne­ment cou­verts. Ces zones sont sou­vent le siège de tra­fics divers et il nous arrive d’être ques­tion­nés sur les rai­sons de notre pré­sence lors de nos inter­ven­tions. Dans les périodes plus com­pli­qués, il convient de se rap­pe­ler de nos conduites à tenir pour dimi­nuer le risque de prise à partie.

Quelle est l’intervention qui vous a le plus mar­qué dans ce CS ?

En ce qui concerne le sec­teur Dran­cy, le 10 sep­tembre der­nier, nous avons déca­lé pour un feu d’appartement. Nous avons été com­plé­tés d’un groupe habi­ta­tion sur le tra­jet. À notre arri­vée nous sommes confron­tés à un feu plei­ne­ment déve­lop­pé, avec une dif­fi­cul­té majeure liée à la ven­ti­la­tion. En effet, le sys­tème de tiré-lâché était main­te­nu fer­mé pour évi­ter les ouver­tures intem­pes­tives, ce qui a entraî­né une accu­mu­la­tion de fumées dans les étages supé­rieurs. Des sau­ve­tages ont dû être réa­li­sés, ce qui n’aurait pas été néces­saire sans ce dysfonctionnement.

Au final, onze per­sonnes ont pu être secou­rues et aucune vic­time n’a été déplo­rée. Cette inter­ven­tion a été par­ti­cu­liè­re­ment mar­quante pour moi, d’autant plus qu’elle a été l’occasion de deman­der mon pre­mier ren­fort habitation.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

J’en ai un en effet ! Ce n’est pas avec le centre de secours au com­plet mais il s’agit d’un excellent sou­ve­nir. Il ne s’agit pas d’une cohé­sion clas­sique, mais plu­tôt d’une fier­té col­lec­tive par­ta­gée par toute l’équipe. Nous étions atten­dus pour la Visite obli­ga­toire pério­dique (VOP) du maté­riel et nous espé­rions obte­nir un excellent résul­tat cette année. Toute la remise, ain­si que d’autres per­son­nels du CS, ont mis la main à la pâte pour pré­pa­rer et main­te­nir notre maté­riel en par­fait état.

Ce tra­vail de longue haleine a été gran­de­ment faci­li­té par la rigueur de cha­cun tout au long de l’an­née, et nous avons fina­le­ment obte­nu un résul­tat exem­plaire. Nous n’avons pas encore pris le temps de fêter cette réus­site, mais je suis extrê­me­ment fier de l’im­pli­ca­tion de tous.


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