UN POMPIER, UN CS — Lenny au CS Antony

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 14 avril 2025 à 09 h 23 

Web-série — Au CS Antony, on trouve de tout : un secteur varié, une équipe de cordistes, des réservistes passionnés… et trois tortues mascottes qui vivent ici depuis quinze ans ! Le caporal-chef Lenny M’Toumo, ancien militaire de la « verte », y a posé ses paquo’ en 2018 et ne troquerait son CS pour rien au monde.

Bon­jour Len­ny, pour­rais-tu te présenter ?

Salut, je suis le capo­ral-chef Len­ny M’Tou­mo, j’ai 30 ans, je suis pac­sé et pari­sien depuis tou­jours. J’habite aujourd’hui en Essonne, donc rela­ti­ve­ment proche du CS. Je me suis enga­gé en 2013 dans l’armée de Terre, en com­men­çant au 35e régi­ment d’infanterie, avec la spé­cia­li­té anti-char. Là-bas j’étais capo­ral-chef éga­le­ment, mais j’ai quand même recom­men­cé sapeur à la BSPP.

J’ai par­ti­ci­pé à plu­sieurs OPEX : au Séné­gal, en Mau­ri­ta­nie dans le cadre de la mis­sion Bar­khane et en Guyane pour la mis­sion Har­pie. J’ai aus­si effec­tué pas mal de mis­sions Sen­ti­nelle, notam­ment Vigi­pi­rate à Paris. Mais, j’a­vais envie d’autre chose, et ayant déjà hési­té à m’engager à la BSPP en 2013, j’ai fini par fran­chir le pas. Je suis pom­pier de Paris depuis 2018 et affec­té au CS Anto­ny depuis mes débuts.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Anto­ny, c’est un CS fami­lial. On est un peu excen­tré du reste de la Bri­gade, à la limite du SDIS. Et selon ceux qui viennent d’autres centres, il y a ici une ambiance par­ti­cu­liè­re­ment posi­tive.
L’accueil est tou­jours très bon et beau­coup sou­hai­te­raient y res­ter le plus long­temps pos­sible. On reçoit aus­si pas mal de réser­vistes opé­ra­tion­nels, qui appré­cient beau­coup venir prendre des gardes ici à Anto­ny.
Et puis on a un superbe bla­son avec une tor­tue, sym­bole de la com­pa­gnie. D’ailleurs, on en a trois vraies au CS, qui vivent dans un espace fleu­ri et aqua­tique qu’on leur a amé­na­gé, et elles sont là depuis quinze ans !

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Ce qui est top c’est que l’on retrouve un peu de tout : de nom­breux axes rou­tiers (A6, A10, A86), des lignes de train en grand nombre, y com­pris des lignes à grande vitesse. Mais le point vrai­ment par­ti­cu­lier de notre sec­teur, c’est le centre péni­ten­tiaire de Fresnes. On y inter­vient régu­liè­re­ment, que ce soit pour du secours à vic­time ou du feu de cellule.

Les villes autour sont aus­si en pleine expan­sion : beau­coup de loge­ments, d’écoles, de com­merces en construc­tion. Donc poten­tiel­le­ment, une acti­vi­té opé­ra­tion­nelle qui ne va faire qu’augmenter.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Je venais tout juste d’arriver à Anto­ny, donc j’étais encore tout jeune en ser­vice. On est appe­lés un same­di pour une per­sonne bles­sée en lieu pri­vé. Quand on arrive, un autre VSAV est déjà sur place, en train de pra­ti­quer un mas­sage car­diaque sur une fillette de 6 ans.
Ce qui m’a mar­qué, c’est sur­tout l’histoire : des parents qui jouent avec leur fille sur un lit… elle glisse, tombe sur un vase, qui lui tranche la caro­tide.
C’est l’accident bête, bru­tal, qui peut arri­ver à n’importe qui, n’importe quand. Un moment banal qui bas­cule en drame. C’est res­té gravé.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

Anto­ny, comme je disais, c’est un CS un peu à part, moins connu car excen­tré. Pour­tant, on arrive à se faire remar­quer, notam­ment pour notre niveau en cordes. Chaque année, on par­ti­cipe au chal­lenge Pai­lot, orga­ni­sé en mémoire d’un cama­rade mort au feu. C’est une com­pé­ti­tion où chaque CS pré­sente une équipe de cinq, qui doit mon­ter un maxi­mum de cordes en 15 minutes.
J’y ai par­ti­ci­pé cinq fois, et on a gagné trois fois. Cette année, on a même bat­tu un record avec 170 cordes ! C’est un évé­ne­ment fort qu’on pré­pare toute l’année. Et le jour J, même les gars de garde nous suivent en visio. C’est vrai­ment des beaux moments de cohé­sion, que je ne suis pas près d’oublier.


À LIRE AUSSI…


Retour en haut