Web-série — Au CS Antony, on trouve de tout : un secteur varié, une équipe de cordistes, des réservistes passionnés… et trois tortues mascottes qui vivent ici depuis quinze ans ! Le caporal-chef Lenny M’Toumo, ancien militaire de la « verte », y a posé ses paquo’ en 2018 et ne troquerait son CS pour rien au monde.
Bonjour Lenny, pourrais-tu te présenter ?
Salut, je suis le caporal-chef Lenny M’Toumo, j’ai 30 ans, je suis pacsé et parisien depuis toujours. J’habite aujourd’hui en Essonne, donc relativement proche du CS. Je me suis engagé en 2013 dans l’armée de Terre, en commençant au 35e régiment d’infanterie, avec la spécialité anti-char. Là-bas j’étais caporal-chef également, mais j’ai quand même recommencé sapeur à la BSPP.
J’ai participé à plusieurs OPEX : au Sénégal, en Mauritanie dans le cadre de la mission Barkhane et en Guyane pour la mission Harpie. J’ai aussi effectué pas mal de missions Sentinelle, notamment Vigipirate à Paris. Mais, j’avais envie d’autre chose, et ayant déjà hésité à m’engager à la BSPP en 2013, j’ai fini par franchir le pas. Je suis pompier de Paris depuis 2018 et affecté au CS Antony depuis mes débuts.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Antony, c’est un CS familial. On est un peu excentré du reste de la Brigade, à la limite du SDIS. Et selon ceux qui viennent d’autres centres, il y a ici une ambiance particulièrement positive.
L’accueil est toujours très bon et beaucoup souhaiteraient y rester le plus longtemps possible. On reçoit aussi pas mal de réservistes opérationnels, qui apprécient beaucoup venir prendre des gardes ici à Antony.
Et puis on a un superbe blason avec une tortue, symbole de la compagnie. D’ailleurs, on en a trois vraies au CS, qui vivent dans un espace fleuri et aquatique qu’on leur a aménagé, et elles sont là depuis quinze ans !
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Ce qui est top c’est que l’on retrouve un peu de tout : de nombreux axes routiers (A6, A10, A86), des lignes de train en grand nombre, y compris des lignes à grande vitesse. Mais le point vraiment particulier de notre secteur, c’est le centre pénitentiaire de Fresnes. On y intervient régulièrement, que ce soit pour du secours à victime ou du feu de cellule.
Les villes autour sont aussi en pleine expansion : beaucoup de logements, d’écoles, de commerces en construction. Donc potentiellement, une activité opérationnelle qui ne va faire qu’augmenter.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Je venais tout juste d’arriver à Antony, donc j’étais encore tout jeune en service. On est appelés un samedi pour une personne blessée en lieu privé. Quand on arrive, un autre VSAV est déjà sur place, en train de pratiquer un massage cardiaque sur une fillette de 6 ans.
Ce qui m’a marqué, c’est surtout l’histoire : des parents qui jouent avec leur fille sur un lit… elle glisse, tombe sur un vase, qui lui tranche la carotide.
C’est l’accident bête, brutal, qui peut arriver à n’importe qui, n’importe quand. Un moment banal qui bascule en drame. C’est resté gravé.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
Antony, comme je disais, c’est un CS un peu à part, moins connu car excentré. Pourtant, on arrive à se faire remarquer, notamment pour notre niveau en cordes. Chaque année, on participe au challenge Pailot, organisé en mémoire d’un camarade mort au feu. C’est une compétition où chaque CS présente une équipe de cinq, qui doit monter un maximum de cordes en 15 minutes.
J’y ai participé cinq fois, et on a gagné trois fois. Cette année, on a même battu un record avec 170 cordes ! C’est un événement fort qu’on prépare toute l’année. Et le jour J, même les gars de garde nous suivent en visio. C’est vraiment des beaux moments de cohésion, que je ne suis pas près d’oublier.