GRAND FORMAT : Les avancées de la médecine d’urgence à la BSPP. En avant, marche !

Grands formats — Au quotidien, les sapeurs-pompiers de Paris prennent en charge de multiples détresses, si bien que le secours d’urgence aux personnes constitue, à lui seul, 81% des interventions de la BSPP. Afin d’offrir aux personnels médicaux des outils, matériels et engins toujours plus performants, la Brigade expérimente et innove continuellement. ALLO DIX-HUIT vous présente quatre avancées de la médecine d’urgence : du véhicule léger infirmier (VLI) aux fiches e‑FiBi, en passant par le plasma lyophilisé et la chaîne de survie NRBC. Aperçu de la médecine pré-hospitalière de demain.

La rédac­tion Allo18 —  — Modi­fiée le 29 avril 2021 à 04 h 38 

Interview du médecin-chef Bertrand Prunet

Le premier VLI de la Brigade

Depuis le 5 novembre der­nier, la caserne de Cham­pi­gny-sur-Marne expé­ri­mente le pre­mier VLI. Il a pour objec­tif d’offrir un niveau de gra­dua­tion inter­mé­diaire entre le VSAV et l’ambulance de réanimation.

Véhicule léger infirmier

Les équipes de VSAV ont une for­ma­tion de plus en plus avan­cée mais doivent par­fois faire appel à une AR alors que de nom­breuses inter­ven­tions pour­raient être réso­lues par un infir­mier urgentiste.

La mise en œuvre du VLI per­met d’affiner le niveau de réponse en fonc­tion de la pro­blé­ma­tique ren­con­trée. Par exemple, pour trans­por­ter à l’hôpital une vic­time avec une frac­ture simple, il est néces­saire de lui admi­nis­trer des antal­giques sans pour autant faire inter­ve­nir une AR. Cette nou­veau­té apporte une plus grande auto­no­mie aux infir­miers pour exer­cer cette fonc­tion. Ils peuvent, par exemple, prendre la res­pon­sa­bi­li­té de titrer de la mor­phine. Le VLI est armé par un conduc­teur d’ambulance de réani­ma­tion et un infir­mier de la Bri­gade qui a déjà une expé­rience solide sur AR et sui­vi une for­ma­tion adap­tée notam­ment sur les dix pro­to­coles infir­miers de soins d’urgence (PISU) qu’il sera ame­né à ren­con­trer (voir enca­dré). En plus d’un rafrai­chis­se­ment des com­pé­tences déjà acquises, ils simulent les dif­fé­rents PISU sur un man­ne­quin de haute fidé­li­té. La for­ma­tion se conclut par deux jours de dou­blure avec un infir­mier titu­laire. Actuel­le­ment la Bri­gade compte qua­torze infir­miers auto­ri­sés à prendre des piquets de VLI.

POURQUOI LA VILLE DE CHAMPIGNY-SUR-MARNE ?

En une ving­taine d’années, la com­mune s’est davan­tage urba­ni­sée mais la loca­li­sa­tion des AR et UMH est res­tée inchan­gée et les demandes ont aug­men­té. C’était la zone géo­gra­phique où le délai était le plus long entre la demande d’un moyen médi­ca­li­sé et son arri­vée sur le lieu de l’intervention. À l’issue de ces six mois d’expérimentation, la qua­li­té du ser­vice ren­du et la per­ti­nence du VLI seront ana­ly­sées. Si ce niveau de réponse est recon­nu, il sera pérennisé.

LES DIX PROTOCOLES INFIRMIERS

DE SOINS D’URGENCE (PISU)

L’infirmier est auto­ri­sé à pra­ti­quer seul les gestes et actions défi­nis dans les PISU suivants :

  • Prise en charge géné­rale d’une victime
  • PISU arrêt cardiaque
  • PISU crise convulsive
  • PISU hypo­gly­cé­mie
  • PISU antal­gie
  • PISU crise d’asthme
  • PISU ana­phy­laxie
  • PISU hémor­ra­gie sévère
  • PISU coup de chaleur
  • PISU intoxi­ca­tion aux fumées d’incendie
  • PISU brû­lure grave

L’E‑FIBI À L’ÉPREUVE DU TERRAIN

Bien­tôt, les fiches bilans sur sup­port papier appar­tien­dront au pas­sé. Les chefs d’agrès seront pro­gres­si­ve­ment ame­nés à uti­li­ser la fiche bilan élec­tro­nique direc­te­ment sur une tablette numé­rique. Une éco­no­mie de 400 000 feuilles annuelles mais pas seule­ment. Au-delà d’une simple trans­po­si­tion de l’actuelle « fiche bil’ » en ver­sion déma­té­ria­li­sée, elle est repen­sée et apporte une réelle plus-value tech­nique. Nous avons sui­vi en inter­ven­tion un chef d’agrès par­ti­ci­pant à l’expérimentation.

E-FIBI

Il est 10 heures 36 au centre de secours Nati­vi­té quand le ser­gent Flo­rian Oger reçoit son ordre de départ : « femme, 95 ans, chute, plaie, trau­ma­tisme crâ­nien ». Il attrape aus­si­tôt sa radio et sa tablette tac­tile. Le chef d’agrès est le pre­mier à avoir pu uti­li­ser la fiche bilan élec­tro­nique. « Le but de l’expérimentation est de cri­ti­quer chaque détail. Nous devons faire remon­ter les points posi­tifs mais sur­tout poin­ter les défauts pour les résoudre et la rendre la plus effi­cace pos­sible ». L’ordre de départ est envoyé direc­te­ment sur la tablette avec en fond la cou­leur adap­tée aux pro­cé­dures : blanche, orange ou rouge. La géo­lo­ca­li­sa­tion de l’intervention et les engins sur place sont aus­si noti­fiés. Si, par exemple, un deuxième VSAV est deman­dé, l’équipe aura auto­ma­ti­que­ment accès à la fiche bilan de la vic­time à prendre en charge. Dès l’arrivée chez la nona­gé­naire, les pre­miers soins lui sont dis­pen­sés et le ser­gent Oger constate une plaie d’une dizaine de cen­ti­mètres. « Madame, on va vous faire un pan­se­ment. Pen­dant ce temps, je vais rem­plir ma fiche et on va vous emme­ner rapi­de­ment à l’hôpital Saint-Antoine ».

chef d'agres sur intervention

UN CHEF D’AGRÈS LES MAINS LIBRES

La fille de la vic­time indique les anté­cé­dents et trai­te­ments en cours de sa mère. Il suf­fit au chef d’agrès d’entrer les pre­mières lettres du médi­ca­ment pour voir s’afficher tous les médi­ca­ments enre­gis­trés dans la base de don­nées. Pour rédi­ger le bilan cir­cons­tan­ciel, le ser­gent dicte via un logi­ciel de recon­nais­sance vocale : « femme de 95 ans vou­lant ouvrir sa porte à un livreur à fait une chute for­tuite de sa hau­teur. Pas de signe de trau­ma­tisme crâ­nien ». Il aurait pu choi­sir de l’écrire en tapant sur le cla­vier tac­tile ou en écri­ture manus­crite avec le sty­let et auto­ma­ti­que­ment conver­tie en carac­tères typo­gra­phiques. Il arrive que le centre opé­ra­tion­nel demande des images de la scène ou d’une bles­sure. Il sera désor­mais pos­sible de prendre des pho­to­gra­phies et de les envoyer direc­te­ment par le biais de la tablette. Une pho­to d’une plaie dès l’arrivée des secours peut sou­la­ger le patient lors de sa prise en charge hos­pi­ta­lière. En effet, l’infirmier d’accueil et d’orientation (IAO) ou le méde­cin auront pu se faire une pre­mière idée de la bles­sure sans reti­rer le pan­se­ment et ain­si évi­ter de mani­pu­ler inuti­le­ment le patient. Sur un sché­ma du corps humain et à l’aide du sty­let, il sera aus­si pos­sible de gri­ser cer­taines zones de brû­lures pour éva­luer le pour­cen­tage de la zone affec­tée. Les bilans spé­ci­fiques (arrêt car­diaque, accou­che­ment, etc.) seront éga­le­ment asso­ciés. L’e‑FiBi n’est pas une stricte trans­po­si­tion de la fiche bilan papier à une ver­sion déma­té­ria­li­sée, elle sera repen­sée et appor­te­ra une réelle valeur ajou­tée. Pour contac­ter la coor­di­na­tion médi­cale, le gain de temps sera consi­dé­rable puisqu’il suf­fi­ra d’appuyer sur le bou­ton trans­mettre la déci­sion . En cas de non contact, le docu­ment papier du même nom ne sera plus néces­saire. Reco­pier jusqu’à quatre fois la même fiche est chro­no­phage, avec l’e‑FiBi chaque don­née sera sai­sie une seule fois. À l’arrivée aux urgences, l’IAO signe­ra l’e‑FiBi sur la tablette et scan­ne­ra un code fai­sant appa­raître la fiche sur son ordi­na­teur. Le chef d’agrès n’aura plus qu’à pres­ser le bou­ton rouge pour clô­tu­rer la fiche bilan . Il est éga­le­ment pré­vu de connec­ter l’e‑FiBi à Ada­gio Rap­ports pour faci­li­ter le rap­port d’intervention. « Cette fois, nous n’avons pas eu l’occasion d’utiliser le mul­ti­pa­ra­mé­trique mais on aurait pu envoyer les constantes direc­te­ment sur la tablette » confie le ser­gent Oger, qui conti­nue à prendre des gardes en paral­lèle de son tra­vail de déve­lop­pe­ment de l’e‑FiBi au bureau médi­cal d’urgence. Lors de pré­cé­dentes inter­ven­tions, le ser­gent a éga­le­ment été convain­cu de l’efficacité de l’application de tra­duc­tion inté­grée pour se faire com­prendre de vic­times ou requé­rants allo­phones. Pour l’instant, l’e‑FiBi est expé­ri­men­tée par cer­tains chefs d’agrès des centres de secours Port-Royal, Nati­vi­té, Pois­sy, Rous­seau, Saint-Hono­ré, Malar et Colom­bier. Une fois la fiche bilan élec­tro­nique cer­ti­fiée, chaque chef d’agrès en sera doté et elle res­te­ra en constante évo­lu­tion pour s’adapter aux nou­velles pro­blé­ma­tiques de terrain.

L’INFO EN PLUS !
Tant que l’e‑FiBi est en phase expé­ri­men­tale et non homo­lo­guée, les chefs d’agrès doivent dou­bler avec la « fiche bil’ » clas­sique. En cas de conten­tieux, c’est encore la ver­sion papier qui fait foi.


LE PLASMA LYOPHILISÉ

Le sang est com­po­sé de glo­bules rouges, de glo­bules blancs, de pla­quettes et de plas­ma. En cas d’hémorragie, ce der­nier per­met la coa­gu­la­tion par la for­ma­tion d’un caillot qui va venir obs­truer la brèche.

plasma lyophilisé

QU’APPORTE LE PLYO EN MÉDECINE PRÉHOSPITALIÈRE ?

Conçu par le centre de trans­fu­sion san­guine des armées (CTSA), le PLYO répond à toutes les contraintes opé­ra­tion­nelles liées à la conser­va­tion, au trans­port et à l’administration. Il est indis­pen­sable dans le trai­te­ment de l’hémorragie grave, que ce soit en métro­pole ou en opé­ra­tion exté­rieure. En cas de choc hémor­ra­gique, les fac­teurs de coa­gu­la­tion du plas­ma chutent rapi­de­ment, ren­dant la seule trans­fu­sion de glo­bules rouges insuf­fi­sante. L’association d’un fla­con de plas­ma lyo­phi­li­sé devient alors néces­saire après deux culots de glo­bules rouges.

POUR L’AVENIR ?

Les résul­tats d’une étude menée à la BSPP, au BMPM et dans cer­tains SAMU de France sont en cours d’analyse. Ils devraient appor­ter des argu­ments sur le béné­fice d’une trans­fu­sion de PLYO dès la prise en charge pré­hos­pi­ta­lière. Le plas­ma lyo­phi­li­sé trouve sa place en com­plé­ment du plas­ma frais conge­lé, « l’un rapide à mettre en œuvre en atten­dant l’autre ».

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le plas­ma vient du don, qui repose sur la géné­ro­si­té de cha­cun. C’est grâce à notre démarche indi­vi­duelle que chaque jour de nom­breuses vies peuvent être sauvées.


Démythifions le NRBC

Le 20 mars 1995 à Tokyo, un acte ter­ro­riste a lieu dans le métro. L’attentat au sarin fait douze morts immé­dia­te­ment et plus de 6 300 bles­sés (un 13e mort sur­vien­dra plus tard). Cet atten­tat aura de nom­breuses réper­cus­sions quant à la conduite d’opération à carac­tère NRBC, notam­ment par l’é­la­bo­ra­tion d’un cor­pus doc­tri­nal natio­nal (prin­ci­pa­le­ment les cir­cu­laires 700 et 800), que la BSPP applique sous l’ap­pel­la­tion unique de ” Plan Jaune “. La créa­tion du plan jaune en 1995 et d’une com­pa­gnie NRBC en 2010, a per­mis de répondre de manière per­ti­nente aux pro­blé­ma­tiques liées à ce domaine. Mal­gré les avan­cées en matière de conduite d’opérations NRBC, ce type d’in­ter­ven­tion est sou­vent abor­dée avec encore beau­coup d’appréhension de la part des pri­mo-inter­ve­nants. Cette appré­hen­sion est prin­ci­pa­le­ment due à une mécon­nais­sance des risques NRBC de la part du sapeur-pom­pier. En France, aujourd’hui encore, aucun ser­vice de secours n’a été confron­té à une inter­ven­tion NRBC de grande ampleur dans un contexte d’action ter­ro­riste. Pour la BSPP, il est pri­mor­dial d’être prête à conduire une opé­ra­tion, poten­tiel­le­ment à un seul ou à plu­sieurs endroits, avec de nom­breuses vic­times intoxi­quées et conta­mi­nées par un agent d’origine inconnue.

sapeurs-pompiers en tenue de protection NRBC

Pré­pa­rer au mieux les pri­mo-inter­ve­nants pour désa­cra­li­ser l’intervention NRBC en reve­nant à des actions essen­tielles, voi­là le leit­mo­tiv des méde­cins du bureau médi­cal d’urgence (BMU). Afin de répondre au mieux à cet enga­ge­ment, ils ont pro­po­sé le concept de la chaîne de sur­vie NRBC. Ces pic­to­grammes, basés sur le modèle de la chaîne de l’arrêt car­diaque de Cum­mins, iden­ti­fient les actions essen­tielles à mener dans un ordre bien pré­cis, que ce soit par les pri­mo-inter­ve­nants non spé­cia­listes ou par les équipes médi­cales. Cette chaîne de sur­vie NRBC com­prend des maillons clai­re­ment iden­ti­fiés et qui doivent être effec­tués dans un ordre chro­no­lo­gique pré­cis. Elle doit per­mettre la prise en charge opti­male d’une seule vic­time, comme du plus grand nombre, dans l’intégration des plans de secours d’un évé­ne­ment à carac­tère NRBC.

pictogramme NRBC

CINQ MAILLONS POUR UNE SEULE CHAÎNE

Le pre­mier maillon est essen­tiel, il s’agit de la décon­ta­mi­na­tion d’urgence ou décon­ta­mi­na­tion sèche. C’est-à-dire que tous les pri­mo-inter­ve­nants, qu’ils soient pom­piers, poli­ciers ou même témoins, doivent deman­der aux vic­times de reti­rer la couche externe de leurs vête­ments ain­si que tout liquide ou poudre sus­pecte pou­vant les recou­vrir. C’est un élé­ment essen­tiel qui doit être effec­tué sans attendre l’arrivée des spé­cia­listes. Lorsque les pom­piers arrivent en tenue de feu et ARI, les vic­times inva­lides doivent être extraites et regrou­pées au sein d’un point de ras­sem­ble­ment des vic­times (PRV) afin qu’elles puissent, elles aus­si, dis­po­ser des mêmes mesures de décon­ta­mi­na­tion. Cela va per­mettre de limi­ter au maxi­mum les risques liés à cette conta­mi­na­tion ou intoxi­ca­tion. Le deuxième maillon de la chaîne de sur­vie est d’essayer d’identifier le plus rapi­de­ment pos­sible l’agent incri­mi­né par la recherche des symp­tômes cli­niques simples que sont : des malaises, des convul­sions, des vomis­se­ments, des aug­men­ta­tions de sécré­tions, l’état des pupilles et des dif­fi­cul­tés res­pi­ra­toires. Même si l’intervention se passe dans une ambiance NRBC, cela ne doit pas empê­cher le sau­ve­teur, s’il est en tenue de pro­tec­tion adap­tée, d’effectuer les gestes de pre­mier secours habi­tuels comme la mise en PLS d’une per­sonne incons­ciente, celle d’un gar­rot tour­ni­quet s’il y a une pré­sence d’hémorragie ou l’administration d’oxygène s’il y a une détresse res­pi­ra­toire impor­tante. L’ensemble de ces symp­tômes cli­niques asso­ciés aux résul­tats des appa­reils de détec­tion des risques chi­miques et radio­lo­giques ren­seigne le com­man­dant des opé­ra­tions de secours. Ces résul­tats vont lui per­mettre d’organiser au mieux sa manœuvre et de pré­ve­nir l’ensemble de la chaîne des secours jusqu’aux hôpi­taux pour que les per­son­nels puissent se pré­pa­rer à rece­voir des vic­times intoxi­quées et conta­mi­nées. Le troi­sième maillon est l’administration le plus rapi­de­ment pos­sible des anti­dotes. Tous les méde­cins, infir­miers et conduc­teurs d’ambulance de réani­ma­tion de la BSPP sont entraî­nés à tra­vailler en tenue de pro­tec­tion. Une fois pro­té­gés, ils vont pou­voir tra­vailler au PRV dans la zone contrô­lée pour admi­nis­trer rapi­de­ment les anti­dotes et les trai­te­ments médi­ca­men­teux sup­plé­men­taires si néces­saire. Si l’agent est per­sis­tant, c’est-à-dire s’il s’agit d’un neu­ro­toxique, d’un vési­cant ou de pous­sières radio­ac­tives, les vic­times seront alors diri­gées vers le qua­trième maillon qui est la chaîne de décon­ta­mi­na­tion appro­fon­die. Si en revanche l’agent est consi­dé­ré comme non-per­sis­tant, il ne sera pas néces­saire de pas­ser par cette chaîne de décon­ta­mi­na­tion humide. Les vic­times pour­ront alors inté­grer le cin­quième maillon. Le trans­port de la vic­time consti­tue donc le cin­quième et der­nier maillon de la chaîne de sur­vie NRBC. Dans tous les cas, que la vic­time soit pas­sée au préa­lable par la chaîne de décon­ta­mi­na­tion ou non, le trans­port vers les hôpi­taux devra être effec­tué avec un maxi­mum de sécu­ri­té pour les inter­ve­nants en main­te­nant, par exemple, une ven­ti­la­tion effi­cace dans l’habitacle du véhi­cule en rou­lant fenêtres ouvertes.

SIMPLIFIER AU MAXIMUM

La chaîne de sur­vie NRBC a pour objec­tif de sim­pli­fier au maxi­mum la pro­cé­dure de prise en charge des vic­times intoxi­quées ou conta­mi­nées par un agent NRBC. Aucun acteur des secours n’a encore été confron­té à ce genre de situa­tion. En 1995, à Tokyo, les secours ont été tota­le­ment désor­ga­ni­sés par l’aspect NRBC. Les secou­ristes n’étant pas pré­pa­rés à une attaque de ce type, ils n’ont pas effec­tué des gestes simples comme désha­biller les vic­times et les main­te­nir à l’air libre. En consé­quence, plus de 6 300 per­sonnes ont été vic­times d’une intoxi­ca­tion secon­daire qui a été en grande par­tie faite dans les hôpi­taux. Dans le contexte du risque actuel, il ne faut abso­lu­ment pas consi­dé­rer le risque NRBC comme une arme de des­truc­tion mas­sive mais comme une arme de désor­ga­ni­sa­tion mas­sive. Il est donc essen­tiel que chaque inter­ve­nant, spé­cia­liste ou non, connaisse par­fai­te­ment les actions à mener dans ce type de situa­tion et qu’elles soient faci­le­ment mémo­ri­sables. Il faut bien com­prendre que ce qui va sau­ver les vic­times, c’est la décon­ta­mi­na­tion d’urgence, la décon­ta­mi­na­tion appro­fon­die à l’eau et au savon ayant pour but essen­tiel de pro­té­ger les hôpitaux.

L’INFO EN PLUS

Preuve de l’effet inno­vant de la chaîne de sur­vie NRBC, les méde­cins du BMU ont rédi­gé un article qui a été publié dans la revue Cri­ti­cal Care, véri­table réfé­rence inter­na­tio­nale pour les acteurs de la san­té dans le monde.

Credits

LTN Claire LEBERTRE
CPL Jean FLYE
1CL Myriam JABALLAH

Pho­tos : CPL Jean-Marc ROBERT — BSSP

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