GRANDE ÉCOLE DU SAPEUR-POMPIER DE PARIS — Un outil unique au monde

Maxime Gri­maud —  — Modi­fiée le 7 octobre 2022 à 09 h 26 

#BrigadeInside — Le 1er juillet dernier, le groupement formation instruction et de secours (GFIS) a quitté définitivement le fort de Villeneuve-Saint-Georges pour rejoindre le site de Limeil (LIME). Une étape cruciale vers notre future « grande école du sapeur-pompier de Paris ». L’occasion de dresser un premier état des lieux sur ce projet gigantesque.

À l’heure où s’écrivent ces lignes, toutes les recrues et tous les mili­taires de Vil­le­neuve-Saint-Georges se sont ins­tal­lés à LIME. Le fort a fer­mé défi­ni­ti­ve­ment ses chambres, ses cui­sines et ses locaux. Seuls sub­sistent encore sa voûte légen­daire, quelques cais­sons de feu, le pla­teau du CFNRBC et la remise. Si une cer­taine nos­tal­gie peut s’emparer du sapeur qui som­meille en chaque pom­pier, LIME prouve indé­nia­ble­ment ses qua­li­tés une fois ses onze hec­tares tra­ver­sés. Mais com­ment fonc­tionne cette école ? Réponse en trois par­ties, une pour chaque base. La base vie, l’emplacement de l’état-major et de l’instruction théo­rique et pra­tique (2X, 3X, X4X,) et enfin, les pla­teaux techniques.

ACCUEILLIR, FILTRER, DORMIR, MANGER ET FAIRE DU SPORT
Au cœur du site, vous êtes accueillis et fil­trés dès le poste cen­tral de sécu­ri­té (PCS) et son poste de veille opé­ra­tion­nelle (PVO) nou­velle géné­ra­tion. Depuis le 12 juillet, le PCS et le PVO ARTEMIS sont plei­ne­ment opé­ra­tion­nels, à l’entrée du quar­tier et de la base vie. Ici, l’on com­bine fonc­tion de fil­trage et voca­tion opérationnelle !

Un cor­don de bâti­ments aux murs sombres consti­tue la base vie des sta­giaires. Il abrite 728 cou­chages répar­tis sur cinq bâti­ments de deux à quatre étages. Pour le moment, seuls les contin­gents de recrues pro­fitent des chambres. Depuis le 1er août, la FIAO s’est ins­tal­lée éga­le­ment dans les murs. Dès sep­tembre, toutes les for­ma­tions, à l’exception du CFC, auront démé­na­gé en son sein. Puis, cou­rant 2023, le PEC et le PECCH achè­ve­ront la tran­si­tion du GFIS. Une seule chose à rete­nir : fin 2023, chaque sapeur-pom­pier de Paris, du sapeur à l’officier, sera ins­tal­lé à LIME le temps de sa formation.

Tou­jours sur la base vie, l’espace res­tau­ra­tion pour­suit sa mis­sion : rem­plir les ventres des sta­giaires affa­més. Ouvert depuis 2019, la répu­ta­tion de ses plats a déjà fait le tour de la Bri­gade. Il accueille­ra à terme plus de 1 000 ration­naires par jour. Enfin, quatre salles de sport com­plètent l’ensemble. Car­dio et cross­fit, mus­cu­la­tion, gym­nas­tique et planches : les sec­tions peuvent désor­mais pro­fi­ter d’un entraî­ne­ment moderne à l’aide de maté­riels adap­tés aux exi­gences phy­siques du métier.

CHEFFER ET ÉTUDIER
Face à la base vie, un second bâti­ment orné de baies vitrées s’é­lève majes­tueu­se­ment. Il s’agit du bâti­ment État-major-base d’instruction (EMBI). L’immeuble abrite le chef de corps du GFIS, son état-major et l’ensemble des com­pa­gnies : la CDF1 pour les jeunes recrues, la CDF2 pour les spé­cia­listes, la CDF3 pour les cadres et la CCL6 pour le sou­tien logistique.

Du côté étude, on y retrouve 40 salles de cours, cha­cune dotée d’écrans capa­ci­tifs, 200 ordi­na­teurs, plus d’une cen­taine de tablettes (à terme, chaque sta­giaire en sera doté pour la durée de sa for­ma­tion) et une salle modu­laire de confé­rence de 200 places. Un ensemble cohé­rent d’ou­tils modernes, cou­vert entiè­re­ment en WiFi, dédié à la péda­go­gie. Pour enca­drer et coor­don­ner l’ensemble, le GFIS s’est doté depuis deux ans d’une direc­tion géné­rale de la for­ma­tion (DGF). Concrè­te­ment, LIME calque son fonc­tion­ne­ment sur celui qui fait la renom­mée des écoles mili­taires fran­çaises, à l’image de l’académie mili­taire de Saint-Cyr Coët­qui­dan (56) ou de l’ENSOA de Saint-Maixent (79).

Pas­sa­tion de com­man­de­ment de la 33e com­pa­gnie CSC entre le capi­taine Mayaud et le capi­taine Char­lois face à une nou­velle voute historique.

MANŒUVRER, APPRENDRE, TRANSMETTRE LE MÉTIER
Pour la pra­tique, quatre pla­teaux de 250 m² cha­cun sont dédiés à la mise en situa­tion. Uti­li­sés pour des cas concrets, ils servent à recréer des lieux habi­tuels d’intervention : chambre d’hôtel, man­sarde, salle de res­tau­rant et même accueil des urgences. Une véri­table mise en scène réa­liste pour tous les élèves. Sur une façade de l’immeuble, les sec­tions dis­posent de plu­sieurs bal­cons péda­go­giques. Enfin, une mai­son du feu de trois étages va être réa­li­sée dans une autre aile du bâti­ment.
Enfin, au niveau du pla­teau tech­nique, la mon­tée en puis­sance de la for­ma­tion est encore plus évi­dente. Sur 11 000 m² de sur­face totale, 2 500 m² sont en indoor. Sous l’immense halle de la manœuvre (HM), les élèves pro­fitent de mul­tiples modules plus vrais que nature, comme une por­tion d’autoroute, une sta­tion de métro, une tour d’instruction, des alvéoles péda­go­giques ou encore des caves d’immeuble (lire encadré).

En exté­rieur, seize cais­sons à feu réel, équi­pés de dis­po­si­tifs de trai­te­ment de fumées (obser­va­tion, attaque, FGI, effets ther­miques, back­draft, duplex, VHL-GPL, fuite de gaz enflam­mée), trônent sur les aires de trans­mis­sion. Le rou­le­ment per­met­tra aux élèves et aux moni­teurs de « brû­ler » tout au long de la jour­née sans inter­rup­tion. Dans le dos­sier de son pro­chain numé­ro, la rédac­tion d’ALLO DIX-HUIT revien­dra en détails sur tous les apports de la nou­velle école du sapeur-pom­pier de Paris !

PHOTOS : 1CL PAUL MILLET et DR


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