IL Y A DIX ANS : Fukushima et le tsunami au Japon

Histoire — Le 9 mars 2011, les premiers mouvements sismiques agitent la côte du nord-est de Honshu aux alentours de la ville de Sendaï. Plusieurs séismes d’amplitudes allant jusqu’à 7,5 se déclenchent au large, mais ne provoquent pas de dégâts. Ce sont pourtant les signes précurseurs d’une catastrophe que nul ne voit arriver…

Har­ry Cou­vin —  — Modi­fiée le 4 mai 2021 à 05 h 48 

Deux jours plus tard, le 11 mars à 14 h 46 (heure locale) la secousse prin­ci­pale se pro­duit avec cette fois une magni­tude de 9,1. Elle pro­vient du même endroit, à 130 km au large, au nord-est de l’ar­chi­pel nip­pon et à 24 kilo­mètres de profondeur.

Le séisme dure entre deux et trois minutes non stop et fait tan­guer les immeubles de la ville de Tokyo située pour­tant à plus de 380 km de l’épicentre. Il sera même res­sen­ti jusqu’à Pékin.

Mais le pire est à venir…

La secousse prin­ci­pale a engen­dré un tsu­na­mi avec des vagues de plus de 15 mètres de haut. Cette masse d’eau va sub­mer­ger la côte et entrer à l’intérieur des terres sur plu­sieurs kilo­mètres empor­tant sur son pas­sage, voi­tures, mai­sons, camions, bateaux et des tonnes de détri­tus poten­tiels. En quelques longues heures, une grande par­tie de la région res­semble à une décharge à ciel ouvert qui plonge la popu­la­tion dans un désar­roi total.

Le bilan humain est énorme puisqu’il dépasse les 20 000 per­sonnes tuées ou dis­pa­rues dans cette catas­trophe natu­relle, avec un grand nombre de vic­times dont on ne retrou­ve­ra pas ins­tan­ta­né­ment ou jamais les corps.

Pour cou­ron­ner le tout, le tsu­na­mi a fra­gi­li­sé les struc­tures de plu­sieurs cen­trales nucléaires dont prin­ci­pa­le­ment celle de Fuku­shi­ma qui laisse échap­per une dose impor­tante de radio­ac­ti­vi­té. La popu­la­tion devant immé­dia­te­ment quit­ter la zone deve­nue inhabitable.

C’est dans ces condi­tions dan­tesques que les équipes de secours étran­gers arrivent quelques jours plus tard dans la région de Sendaï.

Pour la France, une équipe de la sécu­ri­té civile a été consti­tuée avec onze sapeurs-pom­piers de Paris avec à leur tête le LCL Pech de Laclause. La mis­sion de sau­ve­tage-déblaie­ment enga­gée le 16 mars per­met­tra de retrou­ver seize vic­times, mais sera rapi­de­ment stop­pée par les risques d’exposition aux radiations.

Dans un deuxième temps, les hommes de la BSPP seront redé­ployés sur la base amé­ri­caine de Misa­wa, plus au nord, pour effec­tuer le déblaie­ment des zones por­tuaires et contri­buer à faire repar­tir la vie économique.

Dans un troi­sième mou­ve­ment, la délé­ga­tion de pom­piers de Paris a été redi­ri­gée sur Tokyo à la demande de l’Ambassade de France pour dif­fé­rentes mis­sions radio­lo­giques et de déblaie­ment, notam­ment pour pré­pa­rer la venue du Pré­sident de la Répu­blique, Nico­las Sarkozy.

Dans les conclu­sions de son rap­port, le LCL Pech de Laclause note­ra que “Le per­son­nel de la Bri­gade enga­gé dans cette mis­sion a fait preuve d’un grand pro­fes­sion­na­lisme, una­ni­me­ment recon­nu tant sur le plan radio­lo­gique que sur le com­por­te­ment indi­vi­duel et col­lec­tif en général.”


LES RENCONTRES D’ALLO DIX-HUIT, le podcast

Pour notre deuxième édi­tion des ren­contres d’AL­LO DIX-HUIT, nous avons ren­con­tré le com­man­dant Jérôme Jubert et le capo­ral-chef Alexandre C. qui ont fait par­tie du déta­che­ment sur le Japon. Bonne écoute !

Pod­cast réa­li­sé par : CNE Flo­rian Lointier

Pod­cast réa­li­sé par le CNE Flo­rian Loin­tier et Har­ry Couvin

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LES RENCONTRES D’ALLO DIX-HUIT – Géné­ral Jean-Claude Gal­let et Romain Gubert

#BRIGADE INSIDE – Une jour­née de sauvetage-déblaiement

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