LA PRÉPA OPS — La recette des sapeurs-pompiers de Paris pour rester au top !

Jean Flye —  — Modi­fiée le 24 mars 2022 à 01 h 22 

Grands formats — Pour faire face à des interventions toujours plus longues et toujours plus périlleuses, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris se prépare sans cesse. Préparation technique, physique, physiologique ou encore psychologique, ALLO DIX-HUIT dévoile aujourd’hui les dessous de la préparation opérationnelle. Et vous ? Êtes-vous prêts ?

La pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle est un des fon­de­ments du sapeur-pom­pier de Paris. Pour que cha­cun soit prêt, pour que toute la chaîne opé­ra­tion­nelle soit en sym­biose et que la méca­nique soit bien hui­lée, elle est essen­tielle. Pour que la mis­sion devienne un suc­cès, elle est indispensable.

Être prêt tech­ni­que­ment…
Avant toute pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle, le sapeur-pom­pier de Paris a besoin d’être for­mé pour acqué­rir des savoirs, des savoirs-faire et des savoirs-être. La for­ma­tion consti­tue le socle de base sur lequel se construit la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle. Cette for­ma­tion évo­lue en per­ma­nence. En 2022, le pôle de Limeil-Bré­vannes va prendre une nou­velle dimen­sion. Les jeunes sapeurs-pom­piers de Paris seront mieux for­més dans un envi­ron­ne­ment pro­pice à l’acquisition d’un savoir-faire de haute tech­ni­ci­té. En centre de secours, tout est mis en place afin que le pom­pier de Paris puisse prendre le temps d’apprendre pour acqué­rir et conser­ver une effi­ca­ci­té opti­male sur inter­ven­tion. L’innovation conti­nuelle per­met à la BSPP de per­fec­tion­ner la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle de cha­cun de ses mili­taires. Manœuvres avec la garde ou manœuvre indi­vi­duelle, mise en place de cré­neaux d’indisponibilité : chaque pom­pier de Paris est en mesure de tra­vailler seul et en équipe afin de par­faire chaque geste. Le pom­pier de Paris ne l’est pas seule­ment sur inter­ven­tion, il l’est à tout moment de la jour­née, qu’il soit en caserne ou en per­mis­sions, en France ou à l’étranger… C’est un tra­vail de chaque ins­tant que d’être prêt, l’investissement per­son­nel est au cœur de la réussite !

… phy­si­que­ment…
L’instruction indi­vi­duelle et col­lec­tive, les manœuvres de la garde, les exer­cices et les éva­lua­tions de tous niveaux consti­tuent la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle. Mais la dimen­sion phy­sique n’est pas en reste. Un sapeur-pom­pier de Paris se doit d’être phy­si­que­ment prêt pour aller au com­bat. Ici nous ne par­le­rons pas de sport, car selon la défi­ni­tion du Larousse, le sport est une acti­vi­té phy­sique exer­cée dans le sens du jeu et de l’effort, et dont la pra­tique sup­pose un entraî­ne­ment métho­dique et le res­pect de règles. La pré­pa­ra­tion phy­sique, quant à elle, a pour objec­tif d’améliorer et de main­te­nir la capa­ci­té opé­ra­tion­nelle d’un sol­dat dans le cadre des mis­sions qui lui sont fixées. Il s’agit là d’activités réflé­chies, enca­drées et pro­gram­mées pour que le mili­taire soit phy­si­que­ment prêt à inter­ve­nir, en assu­rant sa propre sécu­ri­té, celle de ses cama­rades et celle des victimes.

… et stra­té­gi­que­ment.
La pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle ne rime pas qu’avec l’aspect « ter­rain » de l’intervention. Pour que la mis­sion soit une réus­site, l’état-major opé­ra­tion­nel (EMO) se doit, lui aus­si, d’être prêt. Pas spé­cia­le­ment pour effec­tuer des sau­ve­tages ou manœu­vrer une lance, mais avant tout pour gar­der sa capa­ci­té à orga­ni­ser le chaos lorsque celui-ci se pré­sente. Du ren­sei­gne­ment à la cou­ver­ture sani­taire en pas­sant par la com­mu­ni­ca­tion de crise et la ges­tion des moyens : il est vital pour la BSPP de garan­tir une syner­gie par­faite entre tous les acteurs. Pour cela, les mili­taires de garde et d’astreinte à l’EMO effec­tuent des for­ma­tions et des exer­cices spé­ci­fiques dis­pen­sés durant l’année. De plus, a mini­ma une fois par mois, un exer­cice sur table avec l’activation de l’EMO a lieu, pou­vant être aus­si jume­lé avec un exer­cice terrain.

Il est vital pour la BSPP de garan­tir une syner­gie par­faite entre tous les acteurs.


L’ÉVALUATION DE LA PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE (EPO)
L’EPO est un contrôle pro­gram­mé dans tous les centres de secours BSPP, tous les deux à trois ans. Cette éva­lua­tion, pré­si­dée par le chef de corps de l’unité, vise à s’assurer de l’atteinte d’un niveau de savoir-faire et de connais­sance indi­vi­duel et col­lec­tif. L’accent est mis sur les risques les plus pro­bables et dan­ge­reux. Ain­si, l’EPO per­met au chef de corps de détec­ter les cadres et mili­taires du rang pré­sen­tant un niveau opé­ra­tion­nel per­fec­tible, et de mettre en place les mesures cor­rec­tives qui s’imposent. Chaque per­son­nel est contrô­lé dans chaque domaine du PISTER cor­res­pon­dant à l’emploi opé­ra­tion­nel prin­ci­pal occupé.


« Une manière de se remettre en question »

Le mar­di 11 jan­vier, le centre d’appui et de secours de la Mon­naie effec­tue son éva­lua­tion de la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle (EPO). L’occasion de mon­trer au com­man­de­ment que la Bri­gade dis­pose de spé­cia­listes en inter­ven­tion sub­aqua­tique de grande qua­li­té. ALLO DIX-HUIT a sui­vi le ser­gent-chef San­dy Jose­lon à tra­vers cette jour­née plu­tôt spéciale.

Il fait un froid gla­cial ce mar­di matin, lorsque nous arri­vons quai de Conti au bord du « com­man­dant Bes­nier », emblé­ma­tique centre de secours péniche de la BSPP. Il est 7 heures, le soleil peine à se lever. Nous sommes reçus par le ser­gent-chef Jose­lon, sous-chef de centre. Le sous-offi­cier a plu­tôt un pro­fil de deuxième ligne de rug­by que de nageur-plon­geur, mais les appa­rences sont sou­vent trom­peuses. À l’intérieur, c’est l’effervescence, tout doit être au cor­deau pour l’arrivée de la com­mis­sion d’évaluation.

Il est 7 h 30 lorsque la com­mis­sion d’évaluation, pré­si­dée par le chef de corps du grou­pe­ment d’appui et de secours (GAS), se pré­sente. Quelques mots bien­veillants pour mettre en confiance les mili­taires spé­cia­listes et lan­cer la journée.

Le ser­gent-chef, avec ses dix-sept ans de ser­vice, n’en est pas à sa pre­mière EPO, il a dû prou­ver maintes fois ses savoir-faire et la qua­li­té de sa pré­pa­ra­tion. Mais comme tous, il y a tou­jours une légère appré­hen­sion, le jour de l’EPO. Pas ques­tion de se rater, sur­tout pas sur la pre­mière éva­lua­tion qui lance le début de la jour­née : l’épreuve de la planche. Au centre d’appui et de secours de la Mon­naie, la planche se situe sur le quai et ce jour-là, il fait nuit et la tem­pé­ra­ture frôle le néga­tif, il est donc pri­mor­dial de bien s’échauffer. En une trac­tion dyna­mique, le sous-offi­cier expé­ri­men­té se retrouve en haut du bout de bois situé à 2,40 mètres.

La jour­née s’enchaîne avec la manœuvre incen­die. Le ser­gent-chef Jose­lon doit inter­ve­nir pour un feu de péniche sans pas­sa­ger. Il briefe ses équipes sous l’œil de l’évaluateur et grimpe dans la vedette d’intervention. En tant que chef de garde, il doit non seule­ment com­man­der la manœuvre, mais c’est aus­si lui qui barre le bateau jusqu’à l’intervention. Son équipe met en eau la lance située à l’avant de l’embarcation puis attaque le foyer pour empê­cher les flammes de se pro­pa­ger à l’embarcation située en amont. Le chef engage ensuite son équipe à l’intérieur du bateau pour effec­tuer une recon­nais­sance. La manœuvre se ter­mine, le ser­gent-chef et ses hommes ont fait le bou­lot. « Je me suis sen­ti plu­tôt bien, je n’ai pas res­sen­ti de dif­fi­cul­tés par­ti­cu­lières » admet le sous-offi­cier à l’évaluateur. Cette manœuvre, il la maî­trise et ses hommes aussi !

Le ser­gent-chef Jose­lon pour­suit par une autre manœuvre incen­die puis par un entre­tien sur la régle­men­ta­tion en tant que chef d’agrès SIS et offi­cier nau­tique direc­teur de plon­gée. C’est sur cette der­nière épreuve qu’il ter­mine brillam­ment son éva­lua­tion. La pro­chaine sera dans deux ans et cette fois-ci, ce sera pro­ba­ble­ment en tant que chef du centre de secours. Là encore, il sera prêt et ses hommes aussi !


« UnE EPO se prépare en continu »

Le capo­ral-chef Quen­tin Tou­raine, 8 ans de ser­vice, est un mili­taire du rang expé­ri­men­té. Affec­té depuis quelques mois à Cli­chy-sous-Bois (93), poste de com­man­de­ment de la 14e com­pa­gnie, il vit aujourd’hui sa pre­mière EPO dans sa nou­velle caserne.

Nou­velle caserne, certes, mais rien n’y change : l’attente du com­man­de­ment est la même par­tout, quelle que soit la com­pa­gnie ou le grou­pe­ment dans lequel on est affec­té. La fraîche jour­née d’hiver com­mence par la planche, sym­bole phare du pom­pier de Paris : chaque mili­taire se doit de la mon­ter. Le capo­ral-chef, lui, la monte à vingt, et il ne compte pas y déro­ger. La pres­sion est pal­pable, il se pré­sente régle­men­tai­re­ment devant la planche, puis en un mou­ve­ment se retrouve en haut, « c’est très bien capo­ral-chef » sou­ligne même son chef de corps.

En tant que chef d’équipe incen­die, il est éva­lué en même temps que tout l’équipage du pre­mier secours éva­cua­tion. Le capo­ral-chef est en tenue de feu dans le camion, la sirène résonne dans toute la caserne, le chef d’agrès grimpe dans l’engin et donne ses consignes « Nous par­tons pour un feu en sous-sol, je n’ai pas d’informations com­plé­men­taires ». Le conduc­teur démarre. Un tour du pâté de mai­sons plus tard et l’engin se retrouve devant la caserne. Une vic­time les inter­pelle, elle pré­sente des symp­tômes d’une intoxi­ca­tion aux fumées. Sous l’œil des éva­lua­teurs, la manœuvre se lance, chaque sol­dat du feu sait ce qu’il a à faire. Le hall d’entrée de l’immeuble est réel­le­ment enfu­mé, le capo­ral-chef reçoit l’ordre d’établir une lance. D’une façon éner­gique, il s’exécute puis s’engage avec son binôme dans le par­king sou­ter­rain. Trois véhi­cules sont en train de brû­ler et deux autres com­mencent à prendre feu ! Avec sa lance, le capo­ral-chef éteint fic­ti­ve­ment les véhi­cules puis lutte contre les pro­pa­ga­tions. L’évaluation s’arrête, la manœuvre est un suc­cès, le capo­ral-chef s’est sen­ti plu­tôt à l’aise dans cet exercice.

Quelques minutes de pause sont néces­saires avant le pro­chain test. En tant que capo­ral-chef, Quen­tin est chef d’agrès du véhi­cule de secours et d’assistance aux vic­times. Il est aus­si éva­lué sur sa capa­ci­té à gérer une inter­ven­tion de secours à vic­times. Quen­tin est accom­pa­gné de deux autres mili­taires du rang qui sont eux aus­si éva­lués. Ils entrent dans la salle, trois éva­lua­teurs observent les moindres faits et gestes de tout l’équipage. La vic­time, un homme de 65 ans joué par un autre mili­taire, est très pâle, elle se plaint d’une dou­leur tho­ra­cique très vio­lente puis s’effondre, incons­ciente… C’est un cas d’école, la vic­time tombe en arrêt cardio-respiratoire. 

Il est aus­si éva­lué sur sa capa­ci­té à gérer une inter­ven­tion de secours à victimes.

Aguer­ri à ce type d’interventions, Quen­tin effec­tue les pre­miers gestes de sau­ve­tage, com­mence le mas­sage car­diaque tout en gui­dant ses deux col­lègues. L’exercice, il l’a déjà pra­ti­qué maintes fois sur inter­ven­tion, mais aujourd’hui, il faut sur­jouer la scène, chaque geste pra­ti­qué doit être annon­cé en amont, tout doit être dans le par­fait res­pect des règle­ments. Fin de manœuvre. Quelques ques­tions aux­quelles Quen­tin répond serei­ne­ment, et l’évaluation prend fin.

L’après-midi, une der­nière manœuvre incen­die pour clô­tu­rer de la plus belle des manières une EPO qui sera, sans doute pour lui, la der­nière, en tant que mili­taire du rang. Quen­tin est en effet dans le cur­sus pour deve­nir ser­gent et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.


(AUS)SIPO DIT, (AUS)SIPO FAIT !

Depuis le début de l’année 2021, la Bri­gade s’est dotée d’un nou­vel outil pour opti­mi­ser la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle de ses sapeurs-pom­piers de Paris.

L’application SIGTAO, qui gère le temps d’activité opé­ra­tion­nelle des mili­taires de la BSPP, a été dotée en 2021 d’un nou­veau module. Nom­mé SIPO pour sui­vi indi­vi­duel de la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle, ce module dis­pose de toutes les don­nées de la garde quo­ti­dienne dans chaque centre de secours de la BSPP.

SIPO a été incré­men­té de tous les savoir-faire qu’un sapeur-pom­pier de Paris doit maî­tri­ser, qu’il soit spé­cia­liste ou non. De la posi­tion laté­rale de sécu­ri­té au mas­sage car­diaque externe en pas­sant par l’établissement d’une lance sur divi­sion ali­men­tée ou l’établissement d’une échelle trois plans, toutes les manœuvres s’y trouvent. Chaque savoir-faire est réper­to­rié en fonc­tion de son taux de cri­ti­ci­té. Il peut être à cri­ti­ci­té faible, signi­fi­ca­tive, cri­tique ou option­nelle. Un savoir-faire cri­tique doit être tra­vaillé une fois au mini­mum tous les quatre mois, un savoir-faire signi­fi­ca­tif doit être tra­vaillé au moins une fois tous les six mois, quant au savoir-faire faible, il doit être tra­vaillé au mini­mum une fois par an.

Grâce à un algo­rithme insé­ré dans le sys­tème d’information, SIPO pro­pose, chaque fois qu’on lui demande, un savoir-faire à tra­vailler lors de la manœuvre jour­na­lière. L’algorithme prend en compte les mili­taires de chaque engin et l’historique de toutes les manœuvres tra­vaillées lors de ses gardes pré­cé­dentes. SIPO pro­pose le savoir-faire à la cri­ti­ci­té la plus éle­vée, qui a donc été le moins tra­vaillé, par le plus de per­son­nel de l’engin pos­sible. La manœuvre est donc réa­li­sée lors d’un cré­neau adap­té en fonc­tion de l’engin, mis en indis­po­ni­bi­li­té afin que le savoir-faire soit entiè­re­ment validé.

Au-delà d’une aide pour opti­mi­ser la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle, SIPO est un outil qui per­met au com­man­de­ment de s’assurer que le pro­gramme de savoir-faire a bien été réa­li­sé. SIPO per­met d’une part de s’assurer que le sapeur-pom­pier de Paris est com­pé­tent, vis à vis de la popu­la­tion, et, d’autre part, d’assurer aux mili­taires de la BSPP, qu’ils sont eux-mêmes com­plè­te­ment prêts à par­tir sur intervention.

Aujourd’hui dis­po­nible pour toutes les spé­cia­li­tés du GAS, SIPO est deve­nu un outil incon­tour­nable à la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle. Évo­lu­tif, il est ame­né à se déve­lop­per très pro­chai­ne­ment au béné­fice de l’environnement « soutien ».

Une belle avan­cée pour la BSPP.


LA TROISIÈME DIMENSION !

Pho­to DR

Un « jeu » vidéo pour par­faire sa pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle : voi­ci la SIMOPS !

Apprendre en jouant, c’est ce que s’é­ver­tue à réa­li­ser depuis plu­sieurs années la sec­tion numé­ri­sa­tion de l’espace de for­ma­tion (SNEF), sec­tion du bureau ingé­nie­rie de la for­ma­tion (BIF). La SNEF, basée au fort de la Briche à Saint-Denis, déve­loppe en son sein la simu­la­tion opé­ra­tion­nelle (SIMOPS). Cet outil, plei­ne­ment ancré dans la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle, per­met la modé­li­sa­tion numé­rique d’une inter­ven­tion en y inté­grant des sta­giaires évo­luant dans un scénario.

Aujourd’hui, la SIMOPS prend son envol et devient un acteur impor­tant de l’en­traî­ne­ment du sapeur-pom­pier de Paris. L’outil per­met entre autres d’en­traî­ner le com­man­dant des opé­ra­tions de secours à prendre des déci­sions tac­tiques et stra­té­giques. Uti­li­sée aujourd’hui en par­tie par le GFIS, dans le cadre de cours ou d’exa­mens, la SIMOPS est aus­si uti­li­sée au sein des uni­tés opé­ra­tion­nelles spé­cia­listes et « génériques ».

Tun­nels, voies fer­rées, immeubles de (très) grande hau­teur, voies flu­viales, pavillons… Chaque uni­té de la BSPP pos­sède un envi­ron­ne­ment qui lui est propre. Afin d’optimiser au mieux l’en­traî­ne­ment des mili­taires, un com­man­dant de com­pa­gnie peut deman­der à la SNEF de créer un scé­na­rio adap­té aux spé­ci­fi­ci­tés de son uni­té, tout en fixant des objec­tifs péda­go­giques et opérationnels.

Chaque uni­té de la BSPP pos­sède un envi­ron­ne­ment qui lui est propre. 

Une fois le scé­na­rio créé par le groupe SIMOPS, les pro­duc­teurs se déplacent au sein des uni­tés pour faire l’animation de la simu­la­tion opé­ra­tion­nelle. Manette en main, chaque pom­pier de Paris réa­lise alors la mis­sion qui lui est confiée, et rem­plit les objec­tifs pré­cé­dem­ment définis.

Le car­net de com­mande com­mence à se rem­plir pour le groupe SIMOPS. Le bureau médi­cal d’urgence uti­lise déjà l’outil et le savoir-faire des pro­duc­teurs pour for­mer les nou­veaux méde­cins et infir­miers à des inter­ven­tions avec de nom­breuses vic­times. Les spé­cia­listes NRBC y voient, eux aus­si, un outil capable de modé­li­ser de manière péda­go­gique un plan jaune ou une inter­ven­tion à carac­tère technologique.

La SIMOPS est vouée à évo­luer et prendre une ampleur consi­dé­rable. L’objectif à atteindre pour le futur est la créa­tion d’une biblio­thèque de scé­na­rios dans laquelle chaque uni­té peut pui­ser une manœuvre et, de manière auto­nome, la faire tra­vailler à ses mili­taires. Le futur est en marche à la BSPP !


UN PHYSIQUE OPÉRATIONNEL

Au sein de la pré­pa­ra­tion opé­ra­tion­nelle du sapeur-pom­pier de Paris, la pré­pa­ra­tion phy­sique opé­ra­tion­nelle (PPO) occupe une place essen­tielle. Course à pied, nata­tion, mus­cu­la­tion et gym­nas­tique : l’activité phy­sique est fondamentale.

Pho­to : SGT Erwan Thepault

Si le sapeur-pom­pier de Paris n’est pas un spor­tif de haut niveau, nous pou­vons nous accor­der sur le fait qu’il soit au moins un spor­tif pro­fes­sion­nel. Le haut niveau implique une dis­ci­pline et une rigueur dans la nutri­tion, la récu­pé­ra­tion et le som­meil, ce qui n’est aucu­ne­ment com­pa­tible avec le métier de sapeur — pom­pier de Paris. Des repas cou­pés ou man­qués, des nuits hachées et des séances de sport stop­pées en plein effort font par­tie de l’essence même du métier, et c’est cela qui en fait tout le charme ! « Pour­tant, le sapeur-pom­pier de Paris doit avant tout s’en­traî­ner pour être rus­tique et capable de s’adapter et d’é­vo­luer dans tous les envi­ron­ne­ments », affirme le major Bon­net, réfé­rent EPMS de la Bri­gade. Son cré­do : goût de l’effort, dépas­se­ment de soi et volon­té de tou­jours progresser.

« La course à pied, la nata­tion, la mus­cu­la­tion et la gym­nas­tique, sport emblé­ma­tique à la BSPP, sont les acti­vi­tés phy­siques fon­da­men­tales à la mise en condi­tion phy­sique géné­rale du pom­pier de Paris. Ces acti­vi­tés sont prio­ri­taires sur les autres et sont éga­le­ment sup­ports d’évaluation », rap­pelle le major. Le sau­ve­tage aqua­tique, les par­cours spor­tifs type sapeur-pom­pier, l’es­ca­lade, la méthode natu­relle ou encore la course d’o­rien­ta­tion sont autant de dis­ci­plines déri­va­tives. Elles trouvent natu­rel­le­ment leur place dans la PPO pour concou­rir au ren­for­ce­ment de savoir-faire direc­te­ment trans­po­sables dans l’ac­ti­vi­té opé­ra­tion­nelle. Toutes ces dis­ci­plines repré­sentent plus de 80 % de la pré­pa­ra­tion phy­sique opé­ra­tion­nelle totale du sapeur-pom­pier de Paris. Les 20 % res­tants sont des­ti­nés prin­ci­pa­le­ment aux sports col­lec­tifs et aux acti­vi­tés com­plé­men­taires des­ti­nées à ren­for­cer la moti­va­tion et la cohé­sion de groupe.
L’en­traî­ne­ment phy­sique mili­taire et spor­tif du sapeur-pom­pier de Paris doit être consi­dé­ré, d’une part comme le moyen de déve­lop­per ses qua­li­tés phy­siques et morales afin de répondre pré­sent H24, et, d’autre part, de pré­ser­ver au maxi­mum son capi­tal santé.

Un contrôle de la pré­pa­ra­tion phy­sique
Afin que chaque sapeur-pom­pier de Paris garde une rigueur dans sa pré­pa­ra­tion phy­sique, il existe un contrôle phy­sique obli­ga­toire (CPO) qui intègre direc­te­ment le contrôle de la condi­tion phy­sique des mili­taires (CCPM). Ces contrôles consti­tuent le ren­dez-vous annuel obli­ga­toire de tout sapeur-pom­pier de Paris et sont détaillés dans le sché­ma ci-contre.


LE PHYSIQUE, MAIS PAS QUE…

Déter­mi­na­tion, sang-froid, prise de déci­sion, réflexe… De nos jours, la pré­pa­ra­tion men­tale est éga­le­ment deve­nue un des enjeux de l’efficacité opé­ra­tion­nelle du com­bat­tant. Au sein des forces armées, l’ORFA (opti­mi­sa­tion des res­sources des forces armées) a ain­si vu le jour et regroupe l’ensemble des moyens et des stra­té­gies men­tales qui per­mettent à cha­cun de mobi­li­ser au mieux ses propres res­sources phy­siques et psy­cho­lo­giques, en fonc­tion des exi­gences des situa­tions qu’il ren­contre. Elle regroupe des tech­niques cog­ni­tives, phy­sio­lo­giques, émo­tion­nelles et com­por­te­men­tales qui font appel aux pro­cé­dés de base que sont la res­pi­ra­tion, la relaxa­tion et l’imagerie men­tale. Ces tech­niques repré­sentent une « boite à outils péda­go­gique » que cha­cun per­son­na­li­se­ra et adap­te­ra à ses besoins pour une uti­li­sa­tion auto­nome. La méthode ORFA pré­sente un grand inté­rêt pour la ges­tion du stress opé­ra­tion­nel, qu’il soit de situa­tion ou suite à un traumatisme.

Pho­to­gra­phie d’ouverture : CCH Soline Laplace. Autres pho­tos : CPL Jean Flye sauf mention.


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