MÉDECINE D’URGENCE — Gros plan sur la section Qualité expertise

 — Modi­fiée le 19 octobre 2023 à 02 h 55 

Secours à victime — La section Qualité expertise du Bureau de médecine d’urgence (BMU) est une petite équipe qui se consacre à l’amélioration de la pratique et de la gestion des erreurs par l’analyse d’événements indésirables sur intervention.

Le Bureau de méde­cine d’urgence est une enti­té de la divi­sion san­té qui a été créée au début des années 2000. « Le BMU a vu le jour avec la créa­tion de sec­tions, cha­cune diri­gée par un méde­cin réfé­rent, et a évo­lué au fil du temps, avec une aug­men­ta­tion du nombre de sec­tions et de sous-enti­tés », entame le doc­teur Chris­tian Le Ngoc Hue, 31 ans d’expérience à la BSPP et chef de la sec­tion qua­li­té exper­tise depuis dix ans.

Pra­tique médi­cale amé­lio­rée. La sec­tion qua­li­té exper­tise a été créée dans le but de répondre à la « demande de mettre en place une démarche qua­li­té au sein de la divi­sion san­té ». En 2013, sous l’impulsion du méde­cin-chef du BMU et de son adjoint, la sec­tion qua­li­té exper­tise est créée. Sa mise en place est « un petit peu dif­fi­cile », concède le méde­cin de la sec­tion, néces­si­tant de trou­ver des pro­fes­sion­nels com­pé­tents et de sur­mon­ter des réti­cences liées à la notion de qua­li­té, qui n’était pas encore ancrée dans la culture de la BSPP.

La sec­tion joue un rôle essen­tiel au sein du BMU. « Nous met­tons en place une doc­trine et une démarche ». Son objec­tif ? Amé­lio­rer en per­ma­nence les pro­ces­sus, en iden­ti­fiant les causes ou les fac­teurs contri­bu­tifs de nos erreurs, les échecs et les oppor­tu­ni­tés. L’unité tra­vaille selon une charte d’engagement, « la notion clé de non-juge­ment et de non-sanc­tion dis­ci­pli­naire ».
Elle encou­rage les sapeurs-pom­piers de Paris à par­ta­ger les évé­ne­ments dési­rables comme indé­si­rables pour favo­ri­ser « l’analyse des faits ».
La sec­tion est com­po­sée de deux méde­cins atti­trés, épau­lés par « un troi­sième, affec­té en antenne médi­cale en rai­son de la charge de tra­vail impor­tante », convient le chef de la sec­tion. De plus, un infir­mier et un sous-offi­cier, spé­cia­li­sé dans l’extraction des don­nées utiles aux dos­siers, com­plètent l’équipe. Bien qu’elle soit « une petite sec­tion, nous tra­vaillons beau­coup en coor­di­na­tion et en transversalité ».

Exper­tise qua­li­té col­la­bo­ra­tive. « C’est l’une des ver­tus de la sec­tion : la coor­di­na­tion entre le SAMU/AP-HP », qui per­met d’établir de nou­veaux liens basés sur la confiance et la trans­pa­rence. Grâce à la démarche qua­li­té, les échanges entre les ser­vices sont fon­dés sur des faits concrets et fac­tuels, sans cher­cher à cacher les pro­blèmes ou les erreurs. Ain­si, lorsque des situa­tions déli­cates sur­viennent, les équipes « peuvent se ren­con­trer, ana­ly­ser les évé­ne­ments et tra­vailler ensemble pour réflé­chir et amé­lio­rer les choses », déclare le méde­cin de classe excep­tion­nelle Le Ngoc Hue, contri­buant ain­si à ren­for­cer les rela­tions avec les ser­vices d’urgence.

Les résul­tats des ana­lyses sont exploi­tés pour amé­lio­rer les for­ma­tions ou rédi­ger les fiches d’enseignements. La démarche qua­li­té exper­tise mène éga­le­ment des études. Lorsqu’une situa­tion ou un pro­blème est iden­ti­fié, il est pos­sible de pro­po­ser une étude « pour obser­ver, ana­ly­ser, confir­mer nos hypo­thèses et lan­cer de nou­veaux pro­ces­sus ». Par exemple, une étude en cours se concentre sur la popu­la­tion de patients pré­sen­tant des symp­tômes de dis­sec­tion aortique1. L’objectif est « d’identifier les pre­miers symp­tômes avant d’orienter à l’hôpital », nous confie le méde­cin en chef, afin de mieux amé­lio­rer leur prise en charge et de réduire la mor­ta­li­té asso­ciée à cette patho­lo­gie. Cette étude col­la­bo­ra­tive implique les centres aor­tiques hospitaliers.

La sec­tion lance des études, mais éga­le­ment des enquêtes, tou­jours en lien avec la qua­li­té (pro­chai­ne­ment une évo­lu­tion de la qua­li­té du ser­vice ren­du (QSR) aux Chefs d’agrès par la coor­di­na­tion médi­cale (COORDMED) va tou­cher toute la BSPP).

Aujourd’hui, l’augmentation des décla­ra­tions est recon­nue « comme un signe de confiance ». Véri­table sou­tien au BMU et à la BSPP, la sec­tion qua­li­té exper­tise offre un appui essen­tiel dans son domaine. 

Photos Marc Loukachine (BSPP)

PREMIER-SECOURS NIVEAU EXPERT : La traque de la dis­sec­tion aortique

Retour en haut