AMÉLIORER ENCORE LA SURVIE DES DÉTRESSES VITALES — Une priorité pour la section scientifique du BMU

 — Modi­fiée le 3 mai 2023 à 04 h 20 

Les experts BSPP — La section scientifique du Bureau de médecine d’urgence est chargée d’assurer le bon déroulement des recherches cliniques et épidémiologiques au sein de la BSPP, pour le bénéfice des patients de l’appel au 18 – 112 jusqu’à l’hôpital. Découverte.

La sec­tion scien­ti­fique inté­grée au Bureau de méde­cine d’urgence (BMU) est pla­cée sous l’au­to­ri­té du Méde­cin-chef Bri­gade. Elle consti­tue une équipe mul­ti­dis­ci­pli­naire qui com­prend deux méde­cins, un infir­mier atta­ché de recherche cli­nique, un atta­ché de recherche cli­nique, une cheffe de pro­jet res­pon­sable des affaires règle­men­taires, un data-ingé­nieur et un pré­cieux réseau de méde­cins et infir­miers cor­res­pon­dants au sein des antennes médi­cales de grou­pe­ment. Elle par­ti­cipe très lar­ge­ment aux tra­vaux du Centre d’ex­per­tise de la mort subite (CEMS) et de son uni­té d’IN­SERM (1) col­la­bore avec l’Ins­ti­tut de recherche bio­mé­di­cale des armées, réa­lise des études avec le Centre de trans­fu­sion san­guine des armées (CTSA) et ini­tie des pro­jets de recherche avec des indus­triels spé­cia­li­sés dans les dis­po­si­tifs médi­caux. (2)
Sa mis­sion prin­ci­pale est d’as­su­rer le bon dérou­le­ment des recherches cli­niques et épi­dé­mio­lo­giques au sein de la BSPP, pour le béné­fice des patients. Elle donne un avis tech­nique et scien­ti­fique sur la fai­sa­bi­li­té des études, éla­bore les docu­ments néces­saires, fait l’in­ter­face entre les dif­fé­rents acteurs de la recherche, veille à l’au­then­ti­ci­té des don­nées scien­ti­fiques recueillies, s’as­sure des bonnes pra­tiques cli­niques et sou­tient la rédac­tion des rap­ports d’étude.

Acci­dent de cir­cu­la­tion impli­quant un camion ayant chu­té de 15m envi­ron dans une fosse à ordure, 2 urgences absolues.

Les études réa­li­sées couvrent dif­fé­rents niveaux de prise en charge, allant de la récep­tion de l’ap­pel au 18 – 112, à l’in­ter­ven­tion des véhi­cules de secours et d’as­sis­tance aux vic­times (VSAV) et des ambu­lances de réani­ma­tion (AR). Outre la trau­ma­to­lo­gie grave et la régu­la­tion médi­cale, un des prin­ci­paux thèmes de ces recherches est l’ar­rêt car­diaque extra-hos­pi­ta­lier, pour lequel la sec­tion scien­ti­fique contri­bue à éva­luer les dif­fé­rents maillons de la chaîne des secours. La détec­tion de l’ar­rêt car­diaque au 18 – 112 fait l’ob­jet de recherche depuis 2011, date de mise en route du centre des appels encore actuel­le­ment opé­ra­tion­nel. La recherche en col­la­bo­ra­tion avec d’autres ser­vices, notam­ment, le Bureau opé­ra­tion, a per­mis de dou­bler le taux de recon­nais­sance des arrêts car­diaques en tra­vaillant sur un algo­rithme de détec­tion des ACR pour les opérateurs.(3) L’é­va­lua­tion des consignes télé­pho­niques pour le mas­sage car­diaque externe a éga­le­ment per­mis une prise en charge plus rapide et effi­cace des patients en atten­dant l’ar­ri­vée des secours asso­ciant depuis plu­sieurs années mas­sage car­diaque gui­dé par télé­phone, recherche de défi­bril­la­teur et envoi de « bons sama­ri­tains » en pré­cur­seurs des équipes de secours.(4)
Concer­nant les VSAV, la sec­tion scien­ti­fique a his­to­ri­que­ment géré les don­nées enre­gis­trées par les DSA. L’ob­jec­tif ini­tial était d’ins­tau­rer une « DSA-vigi­lance » pour iden­ti­fier et prendre en compte les pro­blèmes liés à l’in­ter­face homme-machine. L’al­go­rithme de recon­nais­sance de la fibril­la­tion ven­tri­cu­laire, ain­si que les mes­sages déli­vrés par les DSA, ont été amé­lio­rés et rac­cour­cis, rédui­sant d’autant les temps d’in­ter­rup­tion de mas­sage car­diaque externe.(5)
Une autre inno­va­tion a été la mise en place d’un nou­veau dis­po­si­tif, “la valve d’im­pé­dance tho­ra­cique (Resq­pod)” sur le masque facial au cours des ACR. L’ob­jec­tif de ce dis­po­si­tif est d’a­mé­lio­rer le flux san­guin lors de la réani­ma­tion en modu­lant la pres­sion tho­ra­cique et en opti­mi­sant le retour vei­neux vers le cœur, aug­men­tant ain­si les chances de sur­vie du patient.
La sec­tion scien­ti­fique a éga­le­ment inten­si­fié ses efforts au cours de la pan­dé­mie de COVID-19, et sa col­la­bo­ra­tion avec le CEMS a per­mis de quan­ti­fier le pic d’ar­rêts car­diaques extra-hos­pi­ta­liers du prin­temps 2020 et de four­nir les don­nées aux auto­ri­tés publiques concernées.(6)

L’ensemble des résul­tats éla­bo­rés par la sec­tion scien­ti­fique sont essen­tiels pour amé­lio­rer les pro­cé­dures des dif­fé­rents inter­ve­nants. Les congrès natio­naux et inter­na­tio­naux, tels que le SFMU (Socié­té fran­çaise de méde­cine d’ur­gence), la SFAR (Socié­té fran­çaise d’anes­thé­sie et de réani­ma­tion) et l’ERC (Euro­pean resus­ci­ta­tion coun­cil), offrent une pla­te­forme pré­cieuse pour par­ta­ger les expé­riences, débattre des avan­cées scien­ti­fiques et défi­nir les meilleures pra­tiques. Les publi­ca­tions dans des revues scien­ti­fiques telles que Resus­ci­ta­tion et Cir­cu­la­tion sont éga­le­ment essen­tielles pour par­ta­ger les résul­tats des études, qui mènent à l’a­dop­tion de nou­velles pro­cé­dures de soins et à la mise à dis­po­si­tion de nou­veaux dis­po­si­tifs médi­caux.
De nom­breuses pers­pec­tives de recherche sur l’ar­rêt car­diaque res­tent à explo­rer. Ain­si, la sec­tion par­ti­cipe à la mise en place de tableaux de bord au centre d’ap­pel pour opti­mi­ser la prise en charge des arrêts car­diaques. Les tableaux de bord intègrent des indi­ca­teurs tels que le temps de détec­tion de l’ar­rêt car­diaque, la durée du mas­sage car­diaque externe ou le taux de retour de cir­cu­la­tion spon­ta­née (RACS) chez les patients. Les tech­no­lo­gies d’in­tel­li­gence arti­fi­cielle et de recon­nais­sance vocale seront éga­le­ment explo­rées pro­chai­ne­ment en col­la­bo­ra­tion avec les autres ser­vices de la Bri­gade. Ces outils pour­raient aider les opé­ra­teurs à mieux ana­ly­ser les infor­ma­tions recueillies et à opti­mi­ser leurs prises de déci­sion. Enfin, la sec­tion scien­ti­fique vient d’obtenir la vali­da­tion d’un pro­to­cole scien­ti­fique visant à éva­luer les pra­tiques de ven­ti­la­tion au masque facial chez les vic­times d’arrêt car­diaque. L’étude devrait être lan­cée avant l’été dans un cer­tain nombre de centres de secours de la BSPP.
Tous ces pro­jets illus­trent l’en­ga­ge­ment de la sec­tion scien­ti­fique et son sou­ci constant d’a­mé­lio­rer la prise en charge des vic­times en opti­mi­sant les pro­cé­dures diag­nos­tiques et thé­ra­peu­tiques pour maxi­mi­ser les chances de sur­vie et de récu­pé­ra­tion des patients concernés.

Réfé­rences bibliographiques

  1. Mari­jon E, Bou­gouin W, Cariou A, Jost D, Car­li P, Combes A, et al. Sud­den death exper­tise centre : A mul­ti dis­ci­pli­na­ry approach for sud­den death. Arch Car­dio­vasc Dis. 2011 Nov;104(11):555 – 7.
  2. Jost D, Lemoine S, Lemoine F, Der­kenne C, Beaume S, Lanoë V, et al. Pre­hos­pi­tal Lyo­phi­li­zed Plas­ma Trans­fu­sion for Trau­ma-Indu­ced Coa­gu­lo­pa­thy in Patients at Risk for Hemor­rha­gic Shock : A Ran­do­mi­zed Cli­ni­cal Trial. JAMA Netw Open. 2022 Jul 26;5(7):e2223619 – e2223619.
  3. Tra­vers S, Jost D, Fran­chin M, LanoA V, Gil­lard Y, Lemoine S, et al. Detec­tion of out-of-hos­pi­tal car­diac arrest and tele­phone-car­dio­pul­mo­na­ry resus­ci­ta­tion advice in a call centre : How to improve our prac­tices ? Resus­ci­ta­tion. 2015 Nov;96:84.
  4. Der­kenne C., Jost D., Tha­bouillot O., Briche F., Tra­vers S., Frat­ti­ni B., et al. Impro­ving emer­gen­cy call detec­tion of Out-of-Hos­pi­tal Car­diac Arrests in the Grea­ter Paris area : Effi­cien­cy of a glo­bal sys­tem with a new method of detec­tion. Resus­ci­ta­tion. 2020;146:34 – 42.
  5. Jost D, Degrange H, Ver­ret C, Her­san O, Ban­ville IL, Chap­man FW, et al. DEFI 2005 : A Ran­do­mi­zed Control­led Trial of the Effect of Auto­ma­ted Exter­nal Defi­bril­la­tor Car­dio­pul­mo­na­ry Resus­ci­ta­tion Pro­to­col on Out­come From Out-of-Hos­pi­tal Car­diac Arrest. Cir­cu­la­tion. 2010 Apr 13;121(14):1614 – 22.
  6. Mari­jon E, Karam N, Jost D, Per­rot D, Frat­ti­ni B, Der­kenne C, et al. Out-of-hos­pi­tal car­diac arrest during the COVID-19 pan­de­mic in Paris, France : a popu­la­tion-based, obser­va­tio­nal stu­dy. Lan­cet Public Health. 2020 Aug;5(8):e437 – 43.

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