Web-série — Après plusieurs années en compagnie d’incendie, le caporal-chef Gregory Jousset a choisi de mettre sa carrière opérationnelle entre parenthèses pour se consacrer davantage à sa famille. Son parcours l’a mené dans différents détachements Brigade. Mais l’appel de l’opérationnel s’est fait ressentir : en octobre dernier, il a rejoint le CS Vincennes pour renouer avec l’intensité des interventions et terminer sa carrière là où tout a commencé, en compagnie d’incendie et de secours.
Bonjour Gregory, pourrais-tu te présenter ?
Salut, je suis le caporal-chef Grégory Jousset, ça fait maintenant plus de 20 ans que je suis à la Brigade. Je suis marié, j’ai un enfant et je vis en Bretagne, dans le Morbihan. Côté sport, je pratique le triathlon régulièrement et je suis passionné par le sport américain, en particulier le baseball, auquel j’aimerais jouer plus souvent.
Mon parcours à la BSPP a démarré en janvier 2005 à la 11e compagnie, aux CS Sévigné et Parmentier pendant huit ans. J’y ai fait mon avancement. Ensuite, j’ai été muté à la 23e compagnie, au CS Saint-Maur, avant de devenir papa. À ce moment-là, j’ai ressenti le besoin de faire une pause avec l’opérationnel. J’ai eu la chance d’être bien conseillé pour ma mutation et je suis parti en détachement à la Bibliothèque nationale de France (BNF) pendant quatre ans, puis à la Préfecture de police. Mais au bout d’un moment, l’appel du terrain était trop fort : les deux-tons me manquaient. En octobre dernier, j’ai donc réintégré une compagnie d’incendie, au CS Vincennes, et j’en suis très heureux.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
C’était un vœu de ma part d’être muté à Vincennes en quittant la Préfecture de police, donc je suis déjà très satisfait que mon choix ait été respecté. En plus, mon chef de centre actuel, l’adjudant-chef Pirron, était avec moi à la 11e compagnie à mes débuts. Nous avons vécu de grosses interventions ensemble, et quelque part, c’est une belle boucle que de finir ma carrière aux côtés de ceux avec qui je l’ai commencée.
Concernant le CS, la caserne est moderne, fonctionnelle et bien pensée pour le bien-être du personnel. Un autre atout non négligeable : la proximité de nombreuses gares facilite les allers-retours pour ceux qui vivent en province.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Saint-Mandé et Vincennes sont des communes avec une population plutôt aisée et vieillissante, bien qu’on y trouve de plus en plus de jeunes actifs. Il y a une forte dimension sportive sur le secteur, notamment avec l’INSEP et l’anneau cyclable Raymond-Poulidor (le polygone de cyclisme). Mais on doit également protéger une grosse population de coureurs car le coin s’y prête, avec le bois de Vincennes.
Nous couvrons également une partie de Fontenay-sous-Bois, une ville plus cosmopolite, avec beaucoup de pavillons, ce qui change des immeubles haussmanniens, assez courant à Vincennes.
Autour de notre secteur on retrouve beaucoup de CS du G1, notamment Montreuil. Il nous arrive d’y intervenir. la typologie des interventions y est différente avec plus de d’incendies notamment.
Au final, je trouve que le secteur de Vincennes est assez varié et correspond parfaitement à mes attentes pour mon retour en compagnie.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Je suis encore “jeune” à Vincennes, donc je n’ai pas encore vécu d’intervention particulièrement marquante. Mais hier matin, le 31 mars, la garde était rassemblée pour l’appel des morts au feu. Nous étions en tenue de feu, sous un beau soleil, quand le DN a sonné pour un feu d’appartement pleinement développé.
Pour moi, c’était une expérience incroyable, car ça faisait longtemps que je n’avais pas été engagé sur incendie. J’étais “comme un gosse”. J’ai eu la chance de réaliser l’extinction et de mettre une victime en sécurité, ce qui est très gratifiant. C’était aussi un beau moment de partage avec des pompiers plus jeunes, certains débutants, d’autres plus expérimentés.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
Je retiens surtout mon accueil à Vincennes. Je suis arrivé le jour des portes ouvertes, donc j’ai eu la chance de rencontrer tout le monde d’un coup, plutôt que progressivement comme c’est souvent le cas.
On pourrait croire qu’après 20 ans de service, intégrer un nouveau CS est facile, mais il y a toujours un peu d’appréhension. Heureusement, j’ai reçu un accueil formidable, aussi bien du chef de centre et de son adjoint que des sous-officiers et des militaires du rang. Je leur en suis reconnaissant !