UN POMPIER, UN CS — Gregory au CS Vincennes

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 14 avril 2025 à 09 h 23 

Web-série — Après plusieurs années en compagnie d’incendie, le caporal-chef Gregory Jousset a choisi de mettre sa carrière opérationnelle entre parenthèses pour se consacrer davantage à sa famille. Son parcours l’a mené dans différents détachements Brigade. Mais l’appel de l’opérationnel s’est fait ressentir : en octobre dernier, il a rejoint le CS Vincennes pour renouer avec l’intensité des interventions et terminer sa carrière là où tout a commencé, en compagnie d’incendie et de secours.

Bon­jour Gre­go­ry, pour­rais-tu te présenter ?

Salut, je suis le capo­ral-chef Gré­go­ry Jous­set, ça fait main­te­nant plus de 20 ans que je suis à la Bri­gade. Je suis marié, j’ai un enfant et je vis en Bre­tagne, dans le Mor­bi­han. Côté sport, je pra­tique le tri­ath­lon régu­liè­re­ment et je suis pas­sion­né par le sport amé­ri­cain, en par­ti­cu­lier le base­ball, auquel j’ai­me­rais jouer plus souvent.

Mon par­cours à la BSPP a démar­ré en jan­vier 2005 à la 11e com­pa­gnie, aux CS Sévi­gné et Par­men­tier pen­dant huit ans. J’y ai fait mon avan­ce­ment. Ensuite, j’ai été muté à la 23e com­pa­gnie, au CS Saint-Maur, avant de deve­nir papa. À ce moment-là, j’ai res­sen­ti le besoin de faire une pause avec l’o­pé­ra­tion­nel. J’ai eu la chance d’être bien conseillé pour ma muta­tion et je suis par­ti en déta­che­ment à la Biblio­thèque natio­nale de France (BNF) pen­dant quatre ans, puis à la Pré­fec­ture de police. Mais au bout d’un moment, l’ap­pel du ter­rain était trop fort : les deux-tons me man­quaient. En octobre der­nier, j’ai donc réin­té­gré une com­pa­gnie d’in­cen­die, au CS Vin­cennes, et j’en suis très heureux.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

C’é­tait un vœu de ma part d’être muté à Vin­cennes en quit­tant la Pré­fec­ture de police, donc je suis déjà très satis­fait que mon choix ait été res­pec­té. En plus, mon chef de centre actuel, l’ad­ju­dant-chef Pir­ron, était avec moi à la 11e com­pa­gnie à mes débuts. Nous avons vécu de grosses inter­ven­tions ensemble, et quelque part, c’est une belle boucle que de finir ma car­rière aux côtés de ceux avec qui je l’ai commencée.

Concer­nant le CS, la caserne est moderne, fonc­tion­nelle et bien pen­sée pour le bien-être du per­son­nel. Un autre atout non négli­geable : la proxi­mi­té de nom­breuses gares faci­lite les allers-retours pour ceux qui vivent en province.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Saint-Man­dé et Vin­cennes sont des com­munes avec une popu­la­tion plu­tôt aisée et vieillis­sante, bien qu’on y trouve de plus en plus de jeunes actifs. Il y a une forte dimen­sion spor­tive sur le sec­teur, notam­ment avec l’IN­SEP et l’an­neau cyclable Ray­mond-Pou­li­dor (le poly­gone de cyclisme). Mais on doit éga­le­ment pro­té­ger une grosse popu­la­tion de cou­reurs car le coin s’y prête, avec le bois de Vincennes.

Nous cou­vrons éga­le­ment une par­tie de Fon­te­nay-sous-Bois, une ville plus cos­mo­po­lite, avec beau­coup de pavillons, ce qui change des immeubles hauss­man­niens, assez cou­rant à Vincennes.

Autour de notre sec­teur on retrouve beau­coup de CS du G1, notam­ment Mon­treuil. Il nous arrive d’y inter­ve­nir. la typo­lo­gie des inter­ven­tions y est dif­fé­rente avec plus de d’incendies notamment.

Au final, je trouve que le sec­teur de Vin­cennes est assez varié et cor­res­pond par­fai­te­ment à mes attentes pour mon retour en compagnie.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Je suis encore “jeune” à Vin­cennes, donc je n’ai pas encore vécu d’in­ter­ven­tion par­ti­cu­liè­re­ment mar­quante. Mais hier matin, le 31 mars, la garde était ras­sem­blée pour l’ap­pel des morts au feu. Nous étions en tenue de feu, sous un beau soleil, quand le DN a son­né pour un feu d’ap­par­te­ment plei­ne­ment développé.

Pour moi, c’é­tait une expé­rience incroyable, car ça fai­sait long­temps que je n’a­vais pas été enga­gé sur incen­die. J’é­tais “comme un gosse”. J’ai eu la chance de réa­li­ser l’ex­tinc­tion et de mettre une vic­time en sécu­ri­té, ce qui est très gra­ti­fiant. C’é­tait aus­si un beau moment de par­tage avec des pom­piers plus jeunes, cer­tains débu­tants, d’autres plus expérimentés.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

Je retiens sur­tout mon accueil à Vin­cennes. Je suis arri­vé le jour des portes ouvertes, donc j’ai eu la chance de ren­con­trer tout le monde d’un coup, plu­tôt que pro­gres­si­ve­ment comme c’est sou­vent le cas.

On pour­rait croire qu’a­près 20 ans de ser­vice, inté­grer un nou­veau CS est facile, mais il y a tou­jours un peu d’ap­pré­hen­sion. Heu­reu­se­ment, j’ai reçu un accueil for­mi­dable, aus­si bien du chef de centre et de son adjoint que des sous-offi­ciers et des mili­taires du rang. Je leur en suis reconnaissant !


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