
Web-série — À 26 ans, le sergent Paul Stouvenel atteint déjà plus de sept années de service à la Brigade. Aujourd’hui chef d’agrès premier-secours évacuation (PSE) à Bourg-la-Reine, il continue de construire son parcours sur un secteur aussi vaste que contrasté. Un riche terrain d’apprentissage, où il a récemment été confronté à une intervention marquante en tant que jeune chef d’agrès.
Bonjour sergent, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je suis le sergent Paul Stouvenel. J’ai 26 ans, je viens de Corse et je compte aujourd’hui sept ans et demi de service. J’ai toujours voulu intégrer la BSPP, même si je n’étais pas pompier volontaire auparavant. Je me suis engagé à 18 ans et j’ai commencé au CS Malar en tant que militaire du rang. Depuis trois ans, je suis affecté à Bourg-la-Reine.
En dehors du service, comme beaucoup ici, je pratique le sport régulièrement. Je suis aussi passionné de musique : je joue de la guitare, de la batterie et un peu de piano. J’ai appris en autodidacte, et je m’amuse à varier les styles en essayant de jouer des morceaux qui plaisent à tout le monde.
Quel est le premier aspect positif qui vous vient en tête en pensant à ce CS ?
Bourg-la-Reine est une caserne que j’apprécie énormément, je l’ai d’ailleurs choisi après avoir été nommé sergent. L’ambiance y est très saine, conviviale, avec une bonne entente entre tout le personnel, peu importe les grades. Pour ce qui concerne l’aspect infrastructure, on a aussi la chance de disposer d’un centre de secours tout neuf, pensé pour le métier de pompier d’aujourd’hui.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
C’est un secteur très vaste et vraiment intéressant. Il couvre six communes : Bourg-la-Reine, Sceaux, Bagneux, Fontenay-aux-Roses, L’Haÿ-les-Roses et Cachan. On y trouve une population très diversifiée, entre quartiers aisés, zones pavillonnaires, mais aussi des secteurs plus défavorisés.
Cette mixité nous permet d’intervenir aussi bien en incendie qu’en secours à victimes, avec un bon équilibre. On est aussi traversés par de nombreuses voies routières et ferroviaires, ce qui nous expose à une grande variété de situations – parfois très proches de ce qu’on peut rencontrer à Paris.
Quelle est l’intervention qui vous a le plus marqué dans ce CS ?
Je pense immédiatement à une intervention survenue en novembre 2024, sur l’A6b (voir ALLO18 n°792). Un bus s’était renversé sur les voies à cause d’un épisode de verglas, percutant plusieurs voitures. Le bilan était lourd : cinq urgences absolues et trente-et-une urgence relative.
J’étais le premier chef d’agrès sur place et j’ai immédiatement pris le commandement des opérations de secours. Cette intervention m’a marqué, non seulement par son ampleur, mais aussi par la complexité de la situation : les nombreuses victimes, la gestion du trafic, le froid… Autant de facteurs qui s’ajoutent à la pression du commandement.
Pour un jeune chef d’agrès, c’est exactement le type de situation qui fait grandir, qui oblige à prendre confiance et à faire preuve de lucidité malgré l’intensité. C’est le genre d’expérience qui forge vraiment.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
La première chose qui me vient, c’est le nombre d’heures que l’on passe au baby-foot, mais plus sérieusement, j’ai une cohésion en tête. C’est un moment que l’on a organisé entre sous-officiers du CS sur la côte d’opale pendant quelques jours. On a appris à surfer et c’était une superbe cohésion. Étant donné le nombre de bons moments que l’on partage au quotidien en caserne, il est difficile d’en isoler un seul, mais celui-là ressort vraiment.