UN POMPIER, UN CS — Paul au CS Bourg-la-Reine

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 30 juin 2025 à 11 h 00 

Web-série — À 26 ans, le sergent Paul Stouvenel atteint déjà plus de sept années de service à la Brigade. Aujourd’hui chef d’agrès premier-secours évacuation (PSE) à Bourg-la-Reine, il continue de construire son parcours sur un secteur aussi vaste que contrasté. Un riche terrain d’apprentissage, où il a récemment été confronté à une intervention marquante en tant que jeune chef d’agrès.

Bon­jour ser­gent, pou­vez-vous vous présenter ?

Bon­jour, je suis le ser­gent Paul Stou­ve­nel. J’ai 26 ans, je viens de Corse et je compte aujourd’hui sept ans et demi de ser­vice. J’ai tou­jours vou­lu inté­grer la BSPP, même si je n’étais pas pom­pier volon­taire aupa­ra­vant. Je me suis enga­gé à 18 ans et j’ai com­men­cé au CS Malar en tant que mili­taire du rang. Depuis trois ans, je suis affec­té à Bourg-la-Reine.

En dehors du ser­vice, comme beau­coup ici, je pra­tique le sport régu­liè­re­ment. Je suis aus­si pas­sion­né de musique : je joue de la gui­tare, de la bat­te­rie et un peu de pia­no. J’ai appris en auto­di­dacte, et je m’amuse à varier les styles en essayant de jouer des mor­ceaux qui plaisent à tout le monde.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui vous vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Bourg-la-Reine est une caserne que j’apprécie énor­mé­ment, je l’ai d’ailleurs choi­si après avoir été nom­mé ser­gent. L’ambiance y est très saine, convi­viale, avec une bonne entente entre tout le per­son­nel, peu importe les grades. Pour ce qui concerne l’aspect infra­struc­ture, on a aus­si la chance de dis­po­ser d’un centre de secours tout neuf, pen­sé pour le métier de pom­pier d’aujourd’hui.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

C’est un sec­teur très vaste et vrai­ment inté­res­sant. Il couvre six com­munes : Bourg-la-Reine, Sceaux, Bagneux, Fon­te­nay-aux-Roses, L’Haÿ-les-Roses et Cachan. On y trouve une popu­la­tion très diver­si­fiée, entre quar­tiers aisés, zones pavillon­naires, mais aus­si des sec­teurs plus défavorisés.

Cette mixi­té nous per­met d’intervenir aus­si bien en incen­die qu’en secours à vic­times, avec un bon équi­libre. On est aus­si tra­ver­sés par de nom­breuses voies rou­tières et fer­ro­viaires, ce qui nous expose à une grande varié­té de situa­tions – par­fois très proches de ce qu’on peut ren­con­trer à Paris.

Quelle est l’intervention qui vous a le plus mar­qué dans ce CS ?

Je pense immé­dia­te­ment à une inter­ven­tion sur­ve­nue en novembre 2024, sur l’A6b (voir ALLO18 n°792). Un bus s’était ren­ver­sé sur les voies à cause d’un épi­sode de ver­glas, per­cu­tant plu­sieurs voi­tures. Le bilan était lourd : cinq urgences abso­lues et trente-et-une urgence relative.

J’étais le pre­mier chef d’agrès sur place et j’ai immé­dia­te­ment pris le com­man­de­ment des opé­ra­tions de secours. Cette inter­ven­tion m’a mar­qué, non seule­ment par son ampleur, mais aus­si par la com­plexi­té de la situa­tion : les nom­breuses vic­times, la ges­tion du tra­fic, le froid… Autant de fac­teurs qui s’ajoutent à la pres­sion du commandement.

Pour un jeune chef d’agrès, c’est exac­te­ment le type de situa­tion qui fait gran­dir, qui oblige à prendre confiance et à faire preuve de luci­di­té mal­gré l’intensité. C’est le genre d’expérience qui forge vraiment.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

La pre­mière chose qui me vient, c’est le nombre d’heures que l’on passe au baby-foot, mais plus sérieu­se­ment, j’ai une cohé­sion en tête. C’est un moment que l’on a orga­ni­sé entre sous-offi­ciers du CS sur la côte d’opale pen­dant quelques jours. On a appris à sur­fer et c’était une superbe cohé­sion. Étant don­né le nombre de bons moments que l’on par­tage au quo­ti­dien en caserne, il est dif­fi­cile d’en iso­ler un seul, mais celui-là res­sort vraiment.


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