
Web-série — Poste de commandement de la 27e compagnie, Gennevilliers est le point d’ancrage de Zoé Dufrenoy. Entrée à la Brigade après une courte incursion dans les études de droit, elle y a trouvé une voie, un rythme, et surtout une deuxième famille. Aujourd’hui caporal et gradée remise, elle évoque avec lucidité les réalités de ce secteur exigeant, ses temps forts et la confiance gagnée sur le terrain.
Bonjour Zoé, pourrais-tu te présenter ?
Bonjour, je suis le caporal Zoé Dufrenoy, j’ai 26 ans et six années de service à la Brigade. Je suis affectée au CS Gennevilliers depuis mon arrivée en compagnie. Avant de m’engager, j’ai suivi un parcours plutôt classique : bac général, puis études de droit. Mais très vite, je me suis rendu compte que rester derrière un bureau n’était pas pour moi. J’avais besoin d’un métier physique, qui bouge. C’est comme ça que j’ai découvert la Brigade.
Une fois engagée, j’ai trouvé une vraie deuxième famille. Après un an de service, j’ai intégré le PEC, ce qui m’a permis de faire mes preuves en tant que chef d’équipe. Aujourd’hui, je suis gradée remise, j’ai passé plusieurs stages, dont le permis poids lourd, et je continue de progresser.
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Je dirais sans hésiter : l’unité. Il y a une vraie solidarité entre nous. Gennevilliers, c’est plus qu’un simple lieu de travail, c’est une deuxième famille. Et à titre personnel, je trouve ça essentiel pour se sentir bien, à l’aise et s’épanouir dans ce métier.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
À Gennevilliers, on a la chance d’évoluer sur un secteur très varié. On intervient aussi bien en zone pavillonnaire que dans des quartiers sensibles. Il y a aussi le port, qui représente un risque important à la fois fluvial et industriel, avec de nombreux entrepôts. Cela implique des moyens adaptés : une remise importante, avec notamment un FMOGP et un BEA.
On couvre également des axes routiers très fréquentés, où la vitesse élevée engendre des accidents souvent lourds. En bref, le secteur est très complet, exigeant et formateur.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Ce n’est pas une intervention au sens classique, mais les émeutes m’ont profondément marquée. Gennevilliers, c’était une vraie « zone de guerre ». On est proche de Nanterre, donc on a été particulièrement touchés. À un moment, il était quasiment impossible d’entrer ou de sortir de la caserne. Partout, des feux de poubelles, de camions, des tensions extrêmes. C’était intense, dangereux, et ça reste un moment très fort de ma carrière.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
Je suis entrée à la Brigade un peu plus âgée que la moyenne, donc peut-être que mon expérience est un peu différente. À Gennevilliers, il faut faire ses preuves. Ce n’est pas toujours simple, mais une fois cette étape franchie, la confiance que l’on te donne est totale. Et cette confiance m’a permis de m’épanouir, de progresser et, je pense, de devenir un meilleur pompier.