UN POMPIER, UN CS — Zoé au CS Gennevilliers

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 6 juin 2025 à 10 h 27 

Web-série — Poste de commandement de la 27e compagnie, Gennevilliers est le point d’ancrage de Zoé Dufrenoy. Entrée à la Brigade après une courte incursion dans les études de droit, elle y a trouvé une voie, un rythme, et surtout une deuxième famille. Aujourd’hui caporal et gradée remise, elle évoque avec lucidité les réalités de ce secteur exigeant, ses temps forts et la confiance gagnée sur le terrain.

Bon­jour Zoé, pour­rais-tu te présenter ?

Bon­jour, je suis le capo­ral Zoé Dufre­noy, j’ai 26 ans et six années de ser­vice à la Bri­gade. Je suis affec­tée au CS Gen­ne­vil­liers depuis mon arri­vée en com­pa­gnie. Avant de m’engager, j’ai sui­vi un par­cours plu­tôt clas­sique : bac géné­ral, puis études de droit. Mais très vite, je me suis ren­du compte que res­ter der­rière un bureau n’était pas pour moi. J’avais besoin d’un métier phy­sique, qui bouge. C’est comme ça que j’ai décou­vert la Bri­gade.
Une fois enga­gée, j’ai trou­vé une vraie deuxième famille. Après un an de ser­vice, j’ai inté­gré le PEC, ce qui m’a per­mis de faire mes preuves en tant que chef d’équipe. Aujourd’hui, je suis gra­dée remise, j’ai pas­sé plu­sieurs stages, dont le per­mis poids lourd, et je conti­nue de progresser.

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Je dirais sans hési­ter : l’unité. Il y a une vraie soli­da­ri­té entre nous. Gen­ne­vil­liers, c’est plus qu’un simple lieu de tra­vail, c’est une deuxième famille. Et à titre per­son­nel, je trouve ça essen­tiel pour se sen­tir bien, à l’aise et s’épanouir dans ce métier.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

À Gen­ne­vil­liers, on a la chance d’évoluer sur un sec­teur très varié. On inter­vient aus­si bien en zone pavillon­naire que dans des quar­tiers sen­sibles. Il y a aus­si le port, qui repré­sente un risque impor­tant à la fois flu­vial et indus­triel, avec de nom­breux entre­pôts. Cela implique des moyens adap­tés : une remise impor­tante, avec notam­ment un FMOGP et un BEA.
On couvre éga­le­ment des axes rou­tiers très fré­quen­tés, où la vitesse éle­vée engendre des acci­dents sou­vent lourds. En bref, le sec­teur est très com­plet, exi­geant et formateur.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Ce n’est pas une inter­ven­tion au sens clas­sique, mais les émeutes m’ont pro­fon­dé­ment mar­quée. Gen­ne­vil­liers, c’était une vraie « zone de guerre ». On est proche de Nan­terre, donc on a été par­ti­cu­liè­re­ment tou­chés. À un moment, il était qua­si­ment impos­sible d’entrer ou de sor­tir de la caserne. Par­tout, des feux de pou­belles, de camions, des ten­sions extrêmes. C’était intense, dan­ge­reux, et ça reste un moment très fort de ma carrière.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

Je suis entrée à la Bri­gade un peu plus âgée que la moyenne, donc peut-être que mon expé­rience est un peu dif­fé­rente. À Gen­ne­vil­liers, il faut faire ses preuves. Ce n’est pas tou­jours simple, mais une fois cette étape fran­chie, la confiance que l’on te donne est totale. Et cette confiance m’a per­mis de m’épanouir, de pro­gres­ser et, je pense, de deve­nir un meilleur pompier.


À LIRE AUSSI…


Retour en haut