UN POMPIER, UN CS — Martin au CS Asnières

Raphaël Orlan­do —  — Modi­fiée le 6 juin 2025 à 11 h 54 

Web-série — Affecté depuis trois ans et demi au centre de secours Asnières, le première classe Martin Robic évolue dans une caserne jeune marquée par une forte dynamique collective. Originaire de Vannes et également pompier volontaire en Bretagne, il partage sa vie entre la Brigade, les sports nautiques… et un attachement particulier à Marseille. Le CS entretient en effet un lien unique avec une caserne du Bataillon des marins-pompiers : un « jumelage » rare entre soldats et marins.

Bon­jour Mar­tin, pour­rais-tu te présenter ?

Salut, je suis le pre­mière classe Mar­tin Robic et j’ai quatre ans de ser­vice ! Je suis affec­té au CS Asnières depuis trois ans et demi et j’ai inté­gré la remise il y a un an et demi.
En dehors de mes gardes, je vis à Vannes où je suis éga­le­ment pom­pier volon­taire. Comme beau­coup de pom­piers de la Bri­gade, je fais pas mal de sport, notam­ment des sports nau­tiques comme le surf et la plon­gée sous-marine. J’adore aus­si voya­ger, ça me per­met de décou­vrir d’autres cultures… et de nou­veaux fonds marins, bien dif­fé­rents de ceux qu’on peut voir en Bretagne !

Quel est le pre­mier aspect posi­tif qui te vient en tête en pen­sant à ce CS ?

Ce que j’apprécie vrai­ment ici, c’est l’esprit de cohé­sion. Comme dans d’autres casernes, il est très mar­qué, mais je trouve qu’il s’est encore ren­for­cé avec le renou­vel­le­ment des effec­tifs. La caserne s’est rajeu­nie, et cette dyna­mique a res­ser­ré les liens, peu importe le grade. L’ambiance est fami­liale, et ça se res­sent au quotidien.

Quelles spé­ci­fi­ci­tés ou type d’inter’ pour ce secteur ?

Notre sec­teur est assez contras­té. Les hauts d’Asnières sont com­po­sés de plu­sieurs grandes cités et d’une popu­la­tion plu­tôt défa­vo­ri­sée. Le centre-ville est plus mixte, sans pro­fil domi­nant, et les bas d’Asnières, en bord de Seine, sont davan­tage rési­den­tiels et aisés.
Opé­ra­tion­nel­le­ment, c’est un sec­teur riche : la Seine et ses berges, le port de Gen­ne­vil­liers, les auto­routes A15 et A86, de nom­breuses voies fer­rées, des entre­pôts, et des quar­tiers par­fois sous ten­sion. Ce mélange rend le CS Asnières très for­ma­teur. C’est, selon moi, un excellent centre de secours pour gagner en expérience.

Quelle est l’intervention qui t’a le plus mar­qué dans ce CS ?

Une inter­ven­tion sur un ren­fort habi­ta­tion, hors sec­teur, m’a par­ti­cu­liè­re­ment mar­qué. Un matin, alors que nous devions par­tir à 10 h pour un gros exer­cice avec une par­tie du G3, on est son­nés à 9 h 50 pour un feu d’habitation à Saint-Denis.
À l’arrivée, le feu s’était pro­pa­gé à trois étages : les 9e, 10e et 11e. On arrive en qua­trième engin, plu­sieurs pom­piers sont déjà à l’œuvre. Je monte avec mon chef d’équipe au 10e, où deux lances ont été aban­don­nées à cause de coups de cha­leur. On reprend cha­cune une lance – une chance pour moi, qui étais ser­vant – et on attaque l’incendie.
En inter­ve­nant sur une porte en feu, on entend une famille nous appe­ler à l’aide. Der­rière cette porte, se trouvent plu­sieurs per­sonnes dont un nour­ris­son. On pro­cède à l’ouverture et on les met en sécu­ri­té grâce à nos cagoules d’évacuation. L’intervention s’est bien ter­mi­née, et mal­gré l’intensité, j’en garde un très bon sou­ve­nir. C’est sans doute l’intervention la plus mar­quante de mon par­cours à la Brigade.

Sou­ve­nir personnel/​cohésion le plus mar­quant dans ce CS ?

La par­ti­cu­la­ri­té d’Asnières, c’est notre jume­lage avec le CS Saint-Lazare du Bataillon des marins-pom­piers de Mar­seille (BMPM). Chaque année, l’un des deux centres rend visite à l’autre pen­dant une semaine.
L’an der­nier, c’était à notre tour de des­cendre chez eux. On a décou­vert un uni­vers dif­fé­rent du nôtre : tou­jours mili­taire, mais avec une culture de marins. Ils nous ont fait visi­ter leur caserne, leur sec­teur, et nous ont pré­pa­ré plein d’activités, comme des ran­don­nées dans les calanques.
C’est une semaine de cohé­sion unique, qui crée de vrais liens entre sol­dats et marins. Hon­nê­te­ment, le seul regret, c’est de ne pas pou­voir par­tir sur inter­ven­tion avec eux, même comme simple obser­va­teur. On aurait ado­ré vivre ça ensemble.
Et pour l’anecdote : nos deux casernes ont le même emblème… un bull­dog ! Ce n’est pas fait exprès, mais ça nous fait bien rire, et ça ren­force encore un peu plus le lien entre nous.


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