
Web-série — Affecté depuis trois ans et demi au centre de secours Asnières, le première classe Martin Robic évolue dans une caserne jeune marquée par une forte dynamique collective. Originaire de Vannes et également pompier volontaire en Bretagne, il partage sa vie entre la Brigade, les sports nautiques… et un attachement particulier à Marseille. Le CS entretient en effet un lien unique avec une caserne du Bataillon des marins-pompiers : un « jumelage » rare entre soldats et marins.
Bonjour Martin, pourrais-tu te présenter ?
Salut, je suis le première classe Martin Robic et j’ai quatre ans de service ! Je suis affecté au CS Asnières depuis trois ans et demi et j’ai intégré la remise il y a un an et demi.
En dehors de mes gardes, je vis à Vannes où je suis également pompier volontaire. Comme beaucoup de pompiers de la Brigade, je fais pas mal de sport, notamment des sports nautiques comme le surf et la plongée sous-marine. J’adore aussi voyager, ça me permet de découvrir d’autres cultures… et de nouveaux fonds marins, bien différents de ceux qu’on peut voir en Bretagne !
Quel est le premier aspect positif qui te vient en tête en pensant à ce CS ?
Ce que j’apprécie vraiment ici, c’est l’esprit de cohésion. Comme dans d’autres casernes, il est très marqué, mais je trouve qu’il s’est encore renforcé avec le renouvellement des effectifs. La caserne s’est rajeunie, et cette dynamique a resserré les liens, peu importe le grade. L’ambiance est familiale, et ça se ressent au quotidien.
Quelles spécificités ou type d’inter’ pour ce secteur ?
Notre secteur est assez contrasté. Les hauts d’Asnières sont composés de plusieurs grandes cités et d’une population plutôt défavorisée. Le centre-ville est plus mixte, sans profil dominant, et les bas d’Asnières, en bord de Seine, sont davantage résidentiels et aisés.
Opérationnellement, c’est un secteur riche : la Seine et ses berges, le port de Gennevilliers, les autoroutes A15 et A86, de nombreuses voies ferrées, des entrepôts, et des quartiers parfois sous tension. Ce mélange rend le CS Asnières très formateur. C’est, selon moi, un excellent centre de secours pour gagner en expérience.
Quelle est l’intervention qui t’a le plus marqué dans ce CS ?
Une intervention sur un renfort habitation, hors secteur, m’a particulièrement marqué. Un matin, alors que nous devions partir à 10 h pour un gros exercice avec une partie du G3, on est sonnés à 9 h 50 pour un feu d’habitation à Saint-Denis.
À l’arrivée, le feu s’était propagé à trois étages : les 9e, 10e et 11e. On arrive en quatrième engin, plusieurs pompiers sont déjà à l’œuvre. Je monte avec mon chef d’équipe au 10e, où deux lances ont été abandonnées à cause de coups de chaleur. On reprend chacune une lance – une chance pour moi, qui étais servant – et on attaque l’incendie.
En intervenant sur une porte en feu, on entend une famille nous appeler à l’aide. Derrière cette porte, se trouvent plusieurs personnes dont un nourrisson. On procède à l’ouverture et on les met en sécurité grâce à nos cagoules d’évacuation. L’intervention s’est bien terminée, et malgré l’intensité, j’en garde un très bon souvenir. C’est sans doute l’intervention la plus marquante de mon parcours à la Brigade.
Souvenir personnel/cohésion le plus marquant dans ce CS ?
La particularité d’Asnières, c’est notre jumelage avec le CS Saint-Lazare du Bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM). Chaque année, l’un des deux centres rend visite à l’autre pendant une semaine.
L’an dernier, c’était à notre tour de descendre chez eux. On a découvert un univers différent du nôtre : toujours militaire, mais avec une culture de marins. Ils nous ont fait visiter leur caserne, leur secteur, et nous ont préparé plein d’activités, comme des randonnées dans les calanques.
C’est une semaine de cohésion unique, qui crée de vrais liens entre soldats et marins. Honnêtement, le seul regret, c’est de ne pas pouvoir partir sur intervention avec eux, même comme simple observateur. On aurait adoré vivre ça ensemble.
Et pour l’anecdote : nos deux casernes ont le même emblème… un bulldog ! Ce n’est pas fait exprès, mais ça nous fait bien rire, et ça renforce encore un peu plus le lien entre nous.